Des affrontements interethniques en Éthiopie ont fait au moins 44 tués.(Archives)

Au moins 32 civils membres de l’ethnie amhara ont été tués dimanche dans la région de l’Oromia, dans l’Ouest de l’Ethiopie, lors d’une attaque menée par un groupe armé, selon la Commission éthiopienne des droits humains, qui parle d’un « massacre ».

L’ONG Amnesty International (AI), se basant sur des témoignages de survivants, fait de son côté état de 54 morts – hommes, femmes et enfants -, tous membres de l’ethnie amarha, la plus importante du pays après l’ethnie oromo.

Les autorités régionales d’Oromia avaient accusé plus tôt l’Armée de libération oromo (OLA), d’avoir mené cette attaque, dans la zone de Wollega, selon l’AFP. « Des citoyens pacifiques ont été tués de manière horrible », avaient-elles indiqué dans un communiqué, sans donner de bilan.

Ces violences interviennent dans un contexte de violences ethniques croissantes qui mettent sous pression le Premier ministre Abiy Ahmed, lauréat en 2019 du prix Nobel de la paix et originaire de cette même région de l’Oromia.

Un survivant cité par l’AFP a indiqué avoir vu plus de 50 cadavres. Il a expliqué que les assaillants avaient attaqué peu après le retrait, soudain et inexpliqué, des soldats stationnant dans la zone.

« Après nous avoir rassemblés, ils ont ouvert le feu sur nous, avant de piller le bétail et brûler des maisons », a raconté ce témoin sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité.

L’EHRC « exhorte les autorités fédérales et régionales à ouvrir rapidement une enquête indépendante sur cette tuerie et à faire la lumière sur les raisons du retrait des militaires de cette zone connue depuis longtemps pour être vulnérable aux attaques ».

L’OLA, qui compterait quelques milliers de membres, a fait scission du Front de libération oromo (OLF), un groupe d’opposition qui a renoncé à la lutte armée depuis le retour d’exil de ses dirigeants après l’arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018.

Le gouvernement a imputé à l’OLA une série d’assassinats, attentats à la bombe, braquages de banques et enlèvements en Oromia. Le Mouvement national Amhara (NAMA), un parti d’opposition, a lui aussi indiqué que l’attaque semblait avoir ciblé des membres de cette ethnie.