Un meeting politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI),

Le « grand meeting » organisé par les opposants ivoiriens au stade Félix Houphouet Boigny d’Abidjan n’a pas été la démonstration de force annoncée. Avec 30 000 personnes présentes,  le compte n’y était pas car le stade présentait quelques gradins vides et/ou « clairsemés ».

Interrogés sur l’échec de la mobilisation, des opposants ont accusé les forces de l’ordre « qui ont empêché  certains de leurs militants d’arriver sur lieux ». Cette explication est problématique car le pouvoir avait officiellement autorisé la manifestation et annulé une autre qui était envisagée par ses partisans dans les environs.

Le président Ouattara est un démocrate qui respecte les règles du jeu. La vérité est que les opposants n’ont pas pu relever le défi de la mobilisation, faute de s’entendre sur une démarche partagée et des objectifs bien identifiés.

Ainsi l’unité affichée a été de façade car, à la fin du meeting et, malgré les discours ciblant le candidat du RHDP, tout le monde est resté sur sa faim. Aucune décision commune n’a été annoncée quant à la suite de l’action à mettre en branle pour « empêcher le troisième mandat » qu’ils ont tous fustigé.

L’ex-président Konan Bédié en appelle à l’ONU pour qu’ ”elle se saisisse du dossier ivoirien pour mettre en place un organe électoral véritablement crédible et indépendant”. Bédié ne dit pas si cela n’était pas le cas ce qu’il ferait ? Va-t-il boycotter ? Mystère et boule de gomme ! Affi Nguessan lui parle de « transition » et se garde bien d’annoncer un éventuel boycott.

Les candidats  recalés ont été les plus virulents comme Mabri Toikeusse et Amo-Tanonh qui ont servi un discours de haine surprenant et vain. A l’évidence ce meeting de l’unité de l’opposition n’a pas atteint les objectifs ciblés :aucun mot d’ordre n’a été donné qui engagerait tous les opposants. Ces derniers sont donc toujours divisés quant à la stratégie à suivre contre Ouattara.

Sur le plan de la mobilisation, le raz de marée espéré  ne s’est pas produit, loin s’en faut. Cependant, il y a urgence pour l’opposition de se déterminer pour édifier ses partisans sur sa volonté de participer ou non au scrutin du 31 octobre qui a été validé par la  délégation de l’ONU, De L’UA et de la CEDEAO qui a été reçue, en début de semaine par le chef de l’Etat ivoirien.

La commission électorale indépendante a déjà reçu le matériel électoral qui va être acheminé dans toutes les localités et bureaux de vote du pays. La campagne électorale officielle va commencer le 15 octobre pour deux semaines. 

Pour le moment Ouattara est en pole position, avec un RHDP déployé en rouleau compresseur. Lui-même vient de faire une tournée d’inaugurations dans le Nord du pays, son propre fief. Les populations lui ont réservé un accueil exceptionnel qui témoigne de leur engagement en sa faveur.

L’homme est serein et il a raison car ,de Korhogo à Abidjan ,en passant par Bouaké et Yamoussokro (trajet que nous avons fait ce jour),le calme règne.

Hier soir un concert pour la paix sponsorisé par l’UE et la Fondation Magic Système a été organisé à la place Jean-Paul II de la capitale politique ivoirienne et a connu un immense succès. Des milliers de jeunes ont répondu à l’appel.

Les appels à la désobéissance civile et au boycott, dans ce contexte, ne vont pas prospérer.