Dans la nuit d’hier à aujourd’hui, une attaque terroriste a causé la mort d’une dizaine de militaire ivoiriens et d’un assaillant dans la localité de Kafolo, à la frontière entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Cette agression terroriste, sur le sol ivoirien, est une première depuis l’attaque de Grand-Bassam, en 2016. Alors 22 personnes avaient perdu la vie.
Depuis les forces de sécurité ivoiriennes avaient réussi à préserver leur pays de toute incursion terroriste. La nuit dernière donc, une nouvelle brèche sanglante a été ouverte dans une zone située à la frontière du Burkina, un pays qui constitue un des maillons faibles dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest.
Pourtant, il y a deux semaines, une opération militaire conjointe menée par les armées ivoiriennes et burkinabe, avait permis de détruire une base terroriste dans cette zone frontalière. Huit (8) terroristes avaient été éliminés et une quarantaine capturés.
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De l’avis de nombre d’analystes c’est le terroriste Amadou Koufa qui cherche à installer ses hommes dans cette localité. La stratégie des terroristes est d’essayer de cibler la Côte d’Ivoire, en passant par le Burkina qui ne semble pas pouvoir faire face à la menace terroriste. Faute de moyens, de personnels qualifiés, bref faute d’une armée bien organisée et capable de se déployer, de manière efficace, sur l’ensemble du territoire national.
Le départ du pouvoir du président Blaise Compaoré et la tentative de coup d’état militaire dans laquelle est trempé le Général Gilbert Diendéré ont déstabilisé l’armée burkinabe qui ne s’en est pas encore remise. Il y a aussi et surtout, le manque de moyens lié à la pauvreté du pays.
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Les terroristes profitent de cette situation pour recruter des jeunes désœuvrés et harceler des militaires qui n’ont pas toujours le moral.
La trouvaille des « opérations conjointes » entre militaires ivoiriens et burkinabés est à saluer car elle permet une forme de mutualisation des moyens efficace. Du reste la première opération a été concluante. Mais la riposte terroriste ne s’est pas faite attendre, d’où le drame de Kafalo.
Burkina et Côte d’Ivoire qui sont séparés par une frontière terrestre de 584 kilomètres sont condamnés à travailler ensemble pour lutter contre les terroristes et garantir la sécurité des populations des deux pays.
Ce qu’il faut bien appeler « la riposte terroriste » est aussi un coup de semonce qu’il faut prendre très au sérieux. Les terroristes ont une certaine force de frappe dont il faut se méfier. Lutter contre eux exige d’être toujours sur ses gardes. Tout relâchement se paie cash…en vies humaines.