Âgé de 84 ans et au pouvoir depuis 35 ans, Paul Biya est un dinosaure de la vie politique africaine. Comme Obiang de Guinée-Equatoriale(bientôt 38 ans), Mugabe du Zimbabwé(37 ans), Sassou Nguesso du Congo-Brazza(32 ans cumulés), Museveni de l’Ouganda(31 ans) etc…

Sa longévité exceptionnelle au pouvoir s’explique par une mainmise totale sur l’appareil d’Etat et une détermination sans faille à briser toute opposition.

Il foule au pied tous les principes démocratiques et, jusqu’ici, reste peu inquiété. Les opposant sont réprimés violemment et les « amis » devenus opposants incarcérés pour longtemps.

Ses longues absences du pays(il réside fréquemment en Suisse et en Allemagne) ne changent rien à l’affaire et Biya semble tenir si fermement les rênes que rien ni personne ne l’ébranle.

Mais les choses sont entrain de changer car successivement Antonio Gutteres, nouveau secrétaire général de l’ONU et le Pape François l’ont interpellé sur la question des droits de l’homme au Cameroun.

Il n’a pas daigné prendre le premier au téléphone et a promis de rappeler sans le faire.

Depuis des mois il fait face à la rébellion dans la partie anglophone du pays et n’arrive pas à y ramener la paix sociale. Le problème est que le reste du Cameroun, majoritairement francophone, ne bouge pas.

Biya va continuer à agir comme il le fait depuis 35 ans et qui lui réussit si bien. Sauf si le peuple camerounais se lève et exige le respect de ses droits démocratiques.

Le changement ne viendra pas de l’extérieur. Il sera l’œuvre des citoyens camerounais ou ne sera pas. Biya prend trop de choses comme acquises. Il est peut-être entrain de dormir sur ses lauriers.