Ce dimanche 29 novembre 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été élu à la présidence burkinabée avec plus de 53% des voix dès le premier tour.
Le nouveau président du Burkina Faso a toutes les cartes en main pour rassembler ses concitoyens et porter sur les fonts baptismaux la Vème République burkinabée.

 

 

Situation politique : entre continuités et ruptures

Ancien premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien président du parti CDP de Blaise Compaoré, Roch Kaboré est bien placé pour prôner la Réconciliation nationale.

Il est vrai que le nouveau président du Burkina a su rompre avec Blaise Compaoré au bon moment en 2014 avant de créer sa propre formation politique : le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). Après avoir défendu la possibilité pour Compaoré de briguer un nouveau mandat, il a finalement fait volte face.
Bien lui en a pris car le voilà aujourd’hui élu à la tête de l’Etat.

Toutefois les auteurs du coup d’Etat manqué du 16 septembre dernier et tous ceux qui ont causé les évènements sanglants ayant précédé le départ de Blaise Compaoré devront répondre de leurs actes devant la justice.
C’est la position défendue par Salif Diallo, directeur de campagne de Kaboré et lui-même ancien cacique du régime CDP : « Réconciliation oui. Impunité non ».

Les opposants au régime Compaoré désavoués

Un fait important mérite d’être noté : Roch Kaboré est arrivé en tête. L’autre grande figure de ces élections législatives du 29 novembre est Zéphirin Diabré, qui obtient plus de 29%.
Autrement dit, les opposants les plus durs, qui avaient toujours combattu le président déchu Compaoré, ont été désavoués par le peuple. En effet, Zéphirin Diabré est également un ancien ministre du régime Compaoré.

L’Atout ethnique

L’atout ethnique a certainement joué pour « RMCK » – Roch Marc Christian Kaboré – qui est Mossi, l’ethnie majoritaire au Burkina. Diabré quant à lui est de l’ethnie minoritaire Bissa.