Le président sortant du Burkina va rempiler pour un second mandat. Il a réussi un coup-ko, comme son voisin ivoirien, Ouattara. Il remporte plus de 57% des voix dès le premier tour. Il est suivi du candidat du CDP (l’ex-parti de Compaoré), Eddie Komboigo 15% et de Zephirin Diabré de l’UPC 12%. Le taux de participation est d’un peu plus de 50%.
Une exception burkinabè est à noter : les leaders de l’opposition, candidats malheureux ont « pris acte des résultats et se réservent le droit d’engager des procédures légales de recours ». Ces opposants ont ainsi opté pour l’apaisement, une attitude positive pour préserver la paix si fragile dans ce pays en proie à des attaques terroristes fréquentes, notamment dans la région Nord.
Kaboré triomphe donc dans un contexte difficile marqué par le terrorisme et la pandémie de la Covid 19. Il récolte les dividendes de ses réalisations infrastructurelles et de sa politique humble et respectueuse. Une démarche « à la burkinabè » faite de tenue et de retenue appréciée des populations. En bon banquier, Kaboré a géré avec parcimonie et rigueur les ressources limitées du pays des ‘hommes intègres ». Sa réélection vaut satisfecit de la part des citoyens.
Il faudra attendre cependant les résultats des élections législatives pour voir si Komboigo va devancer Diabré au nombre des députés et l’éjecter de sa place de leader de l’opposition. Kaboré a toutes les chances d’avoir une majorité à l’Assemblée pour pouvoir continuer la réalisation de son programme politique sanctionné positivement par ses compatriotes.
Les burkinabè viennent de donner une leçon de sérénité à toute l’Afrique et même à l’Amérique où les partisans de Trump brillent par leur refus d’accepter des résultats électoraux vérifiables et vérifiés. Les élections ce n’est pas la guerre.