Le chef de la junte Burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré est revenu sur les relations entre Paris et Ouagadougou, dix jours après avoir demandé le départ des troupes françaises du Burkina Faso, dans un délai d’un mois. Dans un long discours à la Radio-Télévision Burkinabè, samedi, il a affirmé qu’il n’y a pas rupture diplomatique entre son pays et la France.
Lors d’un speech de plus d’une heure sur la télévision nationale, le président de la transition burkinabè a défendu la rupture de l’accord de défense avec Paris, il y a dix jours. Toutefois, il a affirmé qu’il n’y pas de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Tout au plus, « un constat d’échec dans la coopération militaire après le refus de certains partenaires d’équiper les Volontaires pour la défense de la patrie », a-t-il dit.
« Il n’y a pas de dent contre un partenaire particulier, c’est un accord militaire. Dans le texte de l’accord, il est prévu qu’une des parties puisse le dénoncer. Donc c’est juste un processus qui a été enclenché, ça n’a rien à voir avec la diplomatie. L’ambassade française est là, les ressortissants français sont là, de même que notre ambassade là-bas. Il n’y a rien, diplomatiquement, qui a été touché. Notre souveraineté dépend de nous, et c’est ce que nous réclamons à travers la dénonciation de cet accord, a martelé le nouvel homme fort de Ouagadougou.
Concernant la participation du Burkina Faso au sein du G5 Sahel, il a promis une décision après une analyse des résultats de l’organisation depuis sa création.
Abordant la guerre contre le terrorisme, le capitaine Traoré a promis une nouvelle page avec le déploiement prochain des 90000 Volontaires pour la défense de la patrie recrutés par le gouvernement, dont la formation touche à sa fin. Des VDP qu’il a qualifiés de « Wagner du Burkina », non sans démentir la présence des mercenaires de la société russe Wagner dans son pays. Ibrahim Traoré a notamment affirmé que les djihadistes seraient sur la défensive.
« L’offensive qui a commencé depuis le mois de novembre contre ces groupes armés terroristes les a amenés à changer leur cœur de cible. Ils sont aux abois, ce qui fait qu’ils s’attaquent de plus en plus à des civils désarmés. C’est aussi une manière d’interpeller la population, de garder le moral, parce que ça sera dur, mais ça ne sera pas pour longtemps », a-t-il dit.