Depuis son avènement à la tête de l’Etat burkinabe, le président Christian Roch Marc Kaboré rend visite ce jour à son voisin Alassane Dramane Ouattara,chef de l’Etat ivoirien.

Ces retrouvailles ont lieu à Yamoussokro,la capitale administrative ivoirienne à l’occasion du sommet du « traité de l’amitié et de la coopération ».

Les relations entre les deux pays s ‘étaient refroidies depuis la chute du régime de Blaise Compaoré en octobre 2014.Les nouvelles autorités burkinabe avaient lancé un mandat d’arrêt international contre Compaoré qui s’était réfugié en Côte d’Ivoire. Les choses se sont corsées par la suite avec les accusations portées contre Guillaume Soro président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire qui serait impliqué dans la tentative de contre coup d’état organisée par des militaires sous la houlette du général Diendéré, ancien chef d’état major particulier du président Compaoré.
Un mandat d’arrêt international avait aussi été lancé contre Soro.

Dans ce contexte spécifique, les relations bilatérales se sont détériorées au point où la défiance voire l’hostilité était de rigueur.

Le président Ouattara avait ,dans un acte de souveraineté qui était aussi un message clair, décidé d’accorder la nationalité ivoirienne au président Compaoré dont l’épouse est citoyenne ivoirienne.

Un bras de fer était ainsi engagé et le rapport de force penchait du côté ivoirien, première puissance économique de l’Afrique de l’Ouest francophone.

Aujourd’hui le réalisme a prévalu et les mandats d’arrêt ont été annulés même si un flou artistique entoure encore celui lancé contre Compaoré. La vérité est que Le Burkina n’a pas les moyens politiques et économiques d’imposer sa volonté à la Côte d’Ivoire et dans la continuation d’un bras de fer ; c’est Ouagadougou qui a le plus à perdre.

L’économie burkinabe dépend beaucoup des approvisionnements qui passent par le port d’Abidjan. Elle dépend aussi des revenus des travailleurs burkinabe vivant en Côte d’Ivoire et qui sont au nombre de plusieurs millions. Certes la Côte d’Ivoire a aussi besoin de cette force de travail essentielle à son économie.

Les retrouvailles entre Kaboré et Ouattara sont à saluer et devraient relancer une coopération bilatérale que les intérêts bien compris des deux pays imposent de consolider et de renforcer.

La récente installation des deux ambassadeurs des deux pays et la visite du chef de la diplomatie burkinabe, Alpha Barry en Côte d’Ivoire attestent d’une volonté des deux chefs d’Etat de regarder vers l’avenir. Et de privilégier l’amitié et la fraternité qui lient les peuples burkinabe et ivoirien.

Pendant deux jours ils auront l’occasion ,à travers des discussions franches et constructives ,de baliser la voie à des retrouvailles sincères.

 

 

Crédit image : à gauche, Alassane Ouattara, président de Côte d’Ivoire © By Koaci.com – Pin it, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons. | A droite, Roch Marc Christian Kaboré.