Le Burkina Faso, un des pays les plus touchés par l’épidémie de coronavirus en Afrique de l’Ouest, prévoit un effondrement de sa croissance économique cette année, comme ses voisins la Côte d’Ivoire et le Niger, a annoncé jeudi son président Roch Kaboré.
« Les conséquences attendues de cette pandémie sur notre économie sont la réduction du taux de croissance de 6,3% à 2% en 2020 », a déclaré le président Kaboré lors d’une déclaration à la nation. Le Burkina Faso a enregistré 288 cas confirmés de Covid-19 et seize décès depuis l’apparition de la pandémie sur son sol le 9 mars, selon l’AFP.
Le président a également annoncé des « mesures d’urgence dans les secteurs vitaux », comme l’exonération de taxes sur tous les produits et équipements médicaux entrant dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Et des mesures sociales comme « la prise en charge (par l’Etat) des factures d’eau et d’électricité » pour certains habitants, la vente à prix spécial des produits de première nécessité et la sécurisation des stocks de produits de grande consommation.
Sur le plan économique, un fonds de relance des entreprises en difficulté d’un montant de 100 milliards de francs CFA (150 millions d’euros) a été mis en place ainsi qu’un fonds de solidarité au profit des acteurs du secteur informel.
Le gouvernement burkinabé avait annoncé plus tôt jeudi la libération de plus de 1.200 détenus (sur 7.600) en raison de l’épidémie. Pour lutter contre l’épidémie, les autorités ont imposé un couvre-feu sur l’ensemble du pays tandis qu’une douzaine de villes ayant enregistré au moins un cas d’infection ont été mises en quarantaine.
Un état d’urgence sanitaire a été décrété, les rassemblements de plus de cinquante personnes interdits, les frontières fermées tout comme les marchés, les écoles et les lieux de culte.
Rappelons qu’outre l’urgence sanitaire, le Burkina Faso est confronté, comme ses voisins le Mali et le Niger, à des attaques terroristes ayant fait plus de 800 morts et près de 800.000 déplacés depuis 2015.
La Côte d’Ivoire a annoncé mardi une prévision de croissance divisée par deux, à 3,6% en 2020 (au lieu de 7,2%), et le Niger une baisse de 6,9% à 4,1%, en raison de l’épidémie de coronavirus.