Douze détenus suspectés de terrorisme ont été retrouvés morts dans leurs cellules, au poste de gendarmerie de Tanwalbougou, dans l’Est du Burkina Faso, mercredi 13 mai 2020, quelques heures après leur interpellation. Ils sont majoritairement des peulhs, régulièrement suspectés de complicité d’actes de terrorisme dans le pays. Toutefois, des sources sécuritaires soutiennent qu’une « asphyxie sévère » pourrait expliquer leur mort. Une enquête a été ouverte.
« Vingt-cinq personnes ont été interpellées dans la nuit du 11 au 12 mai par les forces de défense et de sécurité à Tanwalbougou, pour suspicion de faits de terrorisme. Malheureusement douze d’entre elles ont trouvé la mort au cours de la même nuit dans les cellules où elles étaient détenues », a, en effet, déclaré, le procureur de Fada N’Gourma, à l’Est du pays, Judicael Kadéba, dans un communiqué repris par l’Agence France-Presse.
Le procureur a ajouté qu’« une enquête a été ouverte et des officiers de police judiciaire de la brigade de recherche de la gendarmerie de Fada N’Gourma se sont déplacés sur les lieux pour les constatations d’usage en la matière, en compagnie d’agents de santé ».
La « piste d’une asphyxie sévère pourrait expliquer le décès de ces détenus », ont indiqué des sources sécuritaires à l’AFP, précisant toutefois, que « seule l’enquête va déterminer la cause exacte de ce drame ».
Les peulhs accusés de conspiration terroriste
Mais des sources indépendantes affirment que des bavures ne sont pas à exclure, soulignant que ces personnes mortes étaient majoritairement de l’ethnie peule, souvent accusée de conspiration avec des groupes djihadistes. Les forces de l’ordre du pays sont, en tout cas, accusées d’exactions contre les populations de cette ethnie depuis quelques mois.
Plusieurs peulhs sont suspectés d’avoir rejoint des groupes djihadistes qui ont tué 850 burkinabés depuis 2015, selon la même source.
En juillet 2019, onze personnes accusées de trafic de drogue avaient été également retrouvées mortes dans une même cellule dans les locaux de l’Unité anti-drogue de la police nationale.
Il y a moins de deux semaines, le 2 mai dernier, un enseignant peul, également accusé de complicité terroriste, avait été retrouvé mort dans les locaux de la gendarmerie de Nongr-Maasom, à Ouagadougou, selon le Mouvement burkinabé des droits de l’homme et du peuple (MBDHP), rappelle la même source.