Carte du Burkina Faso.

L’union pour le progrès et le changement (UPC), le principal parti d’opposition au Burkina Faso, a alerté jeudi sur un « risque d’effondrement » du nord du pays menacé par des groupes terroristes. 

« La région du Sahel, épicentre de la crise sécuritaire et humanitaire, est en train de s’effondrer sans que le gouvernement n’y apporte une solution », a déclaré le vice-président de l’UPC, Amadou Diemdioda Dicko, lors d’une conférence de presse.

« Depuis un mois, Djibo (chef-lieu de la province du Soum, à 200 km au nord de Ouagadougou), ville-martyr, est coupée du reste du pays. Tout commence à manquer : denrées alimentaires, produits pharmaceutiques, eau, gaz, carburant, etc. Les rares produits disponibles sont vendus à des prix exorbitants », a-t-il affirmé.

« La province du Soum vit des heures sombres. Les tueries sont quasi-quotidiennes. L’administration est absente de la province et la population est prise en tenaille entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les mouvements terroristes. Les groupes terroristes rackettent les populations, leur imposent des impôts et pillent leur bétail », a-t-il ajouté.

Le nord du Burkina Faso est la zone la plus touchée du pays par les exactions jihadistes qui ont fait plus de 800 morts et 860.000 déplacés depuis cinq ans. L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a accusé lundi les forces de sécurité burkinabè d’être elles-aussi responsables d’exactions dans la région, notamment à Djibo.

Mercredi, le porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou a assuré qu’un convoi avait ravitaillé Djibo, sous escorte militaire. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l’ordre du Burkina, pays pauvre d’Afrique de l’ouest, n’arrivent pas à enrayer la spirale de violences terroristes, malgré l’aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l’opération anti-terroriste Barkhane.

Les violences, mêlées à des conflits intercommunautaires, qui touchent l’ensemble du Sahel, ont fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.