Les élections législatives de ce jour vont mettre fin au règne du président Edouardo Dos Santos qui a duré près de 38 ans.

En effet, la victoire attendue de son parti, le MPLA(mouvement populaire pour l’indépendance de l’Angola) permettra d’introniser son successeur désigné Joao Lourenço, ancien ministre de la défense. Dans le système angolais c’est le parti majoritaire qui choisit le président de la république.

Le MPLA qui dirige le pays depuis 42 ans tient tous les rouages et dispose d’une véritable machine de guerre électorale. Et pourrait même recourir à toutes les manipulations possibles pour gagner. Ce parti naguère marxiste est, aujourd’hui, converti au capitalisme sauvage et la démocratie angolaise est un simple vernis. Les intérêts économiques des dirigeants sont tellement importants qu’ils ne prendront aucun risque.

L’UNITA(union pour l’indépendance totale de l’Angola), parti historique de l’opposition n’a pas les moyens de déboulonner le MPLA. Toutefois les critiques qu’elle porte pourraient faire mal.

Il y a aussi un nouveau parti « CASA-CE » qui commence à s’implanter dans les zones urbaines et semble attirer les jeunes qui sont nés après l’indépendance.

Mais le MPLA est plus solide que jamais et Dos Santos va encore garder les rênes du parti. Le nouveau président n’aura donc pas les coudées franches pour gouverner et, peut-être s’attaquer à l’empire économique de la famille Dos Santos symbolisée par sa fille, Isabel, « femme la plus riche d’Afrique ».

Un changement réel devrait remettre en cause ce pouvoir familial corrompu qui a impacté négativement sur le développement économique du pays. Malgré ses richesses fabuleuses(notamment en pétrole et diamants) l’Angola demeure un pays pauvre où les inégalités sont scandaleuses.

Les anciens marxistes du MPLA ont vraiment renié le communisme et ont embrassé le capitalisme avec toutes ses dérives. L’Angola est tombée de Charybde en Scylla.