Nouveau bras de fer entre l’ex-président dos Santos et son successeur Joao Lourenço.

Le président angolais Joao Lourenço a accusé ouvertement son prédécesseur d’avoir vidé les caisses de l’État. Ce qu’a réfuté l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, mercredi, lors d’une conférence de presse à Luanda.

L’ex-président angolais Dos Santos a déclaré ainsi qu’il n’a pas laissé les caisses de l’État vides. « En septembre 2017, lors du passage de témoin, j’ai laissé environ 15 milliards de dollars à la Banque nationale d’Angola », a-t-il affirmé. Son successeur, l’actuel président Joao Lourenço a affirmé au journal portugais « Expresso », paru ce week-end, avoir « trouvé les coffres de l’État vides ».

Selon Dos Santos, le budget général de l’État est adopté par l’assemblée nationale, et tous les revenus et dépenses de l’État doivent y être obligatoirement inscrits. « Le budget 2017 avait un déficit de 6% », a-t-il ajouté depuis le siège de sa fondation éponyme.

Rappelons que José Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola jusqu’en septembre 2017. Soit un règne de 38 ans. Il a finalement cédé les rênes du pouvoir à Joao Lourenço, également membre du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA).

À peine arrivé, le nouveau président a lancé une purge de grande ampleur dans l’administration et les entreprises publiques qui a visé pour l’essentiel les proches de son prédécesseur. « Quand nous avons décidé de combattre la corruption en Angola, nous savions que nous touchions à un nid de guêpes. Nous avons commencé à sentir les piqûres mais cela ne nous tuera pas et nous ne reculerons pas », a affirmé Lourenço jeudi lors d’une conférence de presse à Lisbonne, au début d’une visite d’État de trois jours au Portugal.

Le gouvernement angolais entend obtenir de gré ou de force le retour en Angola de ces fonds, une mesure qui suscite des inquiétudes au Portugal, ancienne puissance coloniale qui a bénéficié d’importants investissements angolais.