C’est un nouveau camouflet que vient de recevoir la diplomatie algérienne au niveau de l’Union africaine. En voulant mobiliser les pays membres de l’organisation panafricaine pour contrer le retour d’Israël à l’UA comme membre observateur, l’Algérie a dû faire des concessions de taille sans parvenir à convaincre les pays africains de sa vision.
Déroutée comme jamais, la diplomatie algérienne continue de récolter déboires et échecs sur tous les plans. En nommant le chevronné Ramtane Laamara au poste de ministre des Affaires étrangères, le président algérien Abdelmajid Tebboun s’attendait surement à mieux. Après la tentative ratée de médiation entre l’Ethiopie et l’Egypte, la diplomatie algérienne a signé une défaite cuisante au sein de l’Union africaine (UA).
Manœuvrant pour contrer le retour d’Israël à l’Organisation panafricaine comme membre observateur, l’Algérie n’a pu convaincre que six pays, sur les 54 que compte l’Union, du bien fondé de sa vision. Les six pays qui ont rejoint Alger sur sa position notifiée dans la note verbale adressée au Président de la Commission de l’UA et relayée par l’Agence de presse algérienne, ont toutefois imposé une condition avant de signer. Celle d’écarter la fantomatique «Rasd» de la note verbale d’Alger. Chose qu’à la surprise de tous, les diplomates algériens ont accepté. « Une première dans l’histoire de la relation entre le régime algérien et sa marionnette qu’il héberge, arme et finance avec des milliards de dollars du peuple algérien », souligne un diplomate.
Plusieurs observateurs voient dans cette débâcle de la diplomatie algérienne un isolement continental et international de l’Algérie et la fin de son hégémonie et sa mainmise sur les structures de l’Union africaine. L’Algérie, qui tente comme à son habitude de faire de la cause palestinienne un fonds de commerce diplomatique et politique, ne savait plus où donner de la tête, après les précisions du président de la Commission de l’Union au sujet de sa décision d’accorder le statut d’observateur à Israël.
En effet, M. Faki était clair et direct, quand il a recadré les choses et affirmé que sa décision ne diminue en rien le soutien de l’UA à la cause palestinienne, lors de l’audience qu’il a accordée le 23 juillet à l’ambassadeur d’Israël en Ethiopie, au Burundi et au Tchad, Aleli Admasu, au cours de laquelle il lui a remis ses lettres de créance.
«L’Union africaine a été très claire sur sa position selon laquelle, dans la question de la Palestine et d’Israël, une solution à deux Etats est nécessaire à une coexistence pacifique», a tenu à préciser le président de la Commission de l’UA.