“Le projet Desertec, il faut l’oublier”. C’est par ces mots que le ministre algérien de l’Énergie, Abdelmadjid Atta, a annoncé la fin de ce qui été annoncé comme le plus grand projet d’énergie renouvelable en Afrique. Dans un entretien accordé à la Chaîne Une de la Radio nationale algérienne, ce lundi 31 août, il n’a pas hésité à dire que le projet en question, qui devait concurrencer le projet “Noor Ouarzazat” réalisé par le Maroc, était dépassé.
Pour justifier ce nouvel échec, une énième sur une série de fiascos qui a fortement impacté l’image de l’Algérie sur le plan international, le responsable politique a évoqué les “arrières pensées” des partenaires européens, allemands notamment. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui ont accompagné le Maroc dans la réalisation de la centrale solaire géante Noor de Ouarzazat et qui est désormais la plus grande centrale thermo-solaire d’Afrique.
Se lançant dans une réflexion simpliste et cherchant à faire appel au sentiment nationaliste des algériens pour maquiller l’échec de l’Etat, le ministre a souligné que le message des partenaires européens était simple : « Acquérez les énergies renouvelables en important les équipements et les techniques et donnez-nous du gaz ».
Selon le journal électronique algérien TSA, le responsable algérien a également critiqué le coût élevé du projet, qui “nécessite de gros investissements ». L’Algérie a adopté une nouvelle stratégie pour développer les énergies renouvelables, qui se base sur de petites centrales solaires et le rapprochement de l’énergie renouvelable du citoyen, rapporte le journal en citant le ministre algérien. « Mon collègue de la Transition énergétique, (Chems Eddine Chitour, NDLR), va proposer au gouvernement un projet différent qui ne demande pas de gros investissements », a-t-il révélé, selon TSA.
À rappeler que l’ancien Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, s’était personnellement engagé dans la réalisation de ce projet lors d’une visite d’Etat en Allemagne en 2010. « Nous travaillerons dans les énergies nouvelles à travers un projet colossal qui s’appelle projet “Desertec” que nous allons approfondir d’un commun accord », avait déclaré l’ancien chef de l’Etat à Berlin suite à sa rencontre avec la Chancelière, Angela Merkel.
Plus discret, le Maroc avait entamé la réalisation de son propre plan énergétique avec ses partenaires européens. Avec un coût global de 9 milliards d’euros, le Royaume a pu finaliser les différentes stations du projet “Noor Ouarzazat”, qui ambitionne d’alimenter en électricité quelques 2 millions de Marocains. Poursuivant ses projets dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc qui ne dispose pas de ressources énergétiques fossiles, s’est fixé l’objectif d’assurer 42% de ses besoins énergétiques en faisant appel à des énergies propres.