Ces manœuvres militaires ont débuté mardi 15 novembre. Baptisée « Bouclier du désert », l’opération mobilise près de 200 soldats, pour moitié algériens, pour moitié russes, qui vont y participer dans la région de Bechar, dans l’Ouest de l’Algérie, près du Maroc.

Les manœuvres devraient durer plusieurs jours. Une opération terrestre de cette nature est une première sur le sol algérien. Elle est révélatrice de l’accélération de la coopération militaire entre les deux pays. Alger et Moscou ont déjà organisé des manœuvres navales conjointes. Par exemple, au mois d’octobre 2022 au large du port d’Alger. Dans l’autre sens, l’Algérie, il y a quelques semaines, avait participé aux grandes manœuvres russes Vostok, dans l’Est de la Russie.

La coopération est encore plus forte sur le plan industriel. L’Algérie, qui a augmenté son budget de défense de 130% en 2021, est en train de devenir le premier importateur d’armes russes au monde, devant même les géants indien et chinois.

Selon la presse algérienne, un énorme contrat est en préparation, pour un montant de plus de 11 milliards. Avec potentiellement l’achat par l’Algérie des nouveaux chasseurs russes Soukhoi Su75 de cinquième génération. Si ce contrat se confirme, ce sera une manne financière importante pour Moscou en pleine guerre en Ukraine.

De nombreuses raisons expliquent cette alliance, à commencer par deux explications liées à l’actualité dans la région. D’abord, la tension très forte entre l’Algérie et son voisin le Maroc. Les deux pays sont à couteaux tirés, en particulier sur la question du Sahara Occidental.

Cette alliance est aussi très ancienne entre Moscou et Alger. Elle remonte à l’Union soviétique. Les deux pays partagent une vision du monde assez proche. Alger compte aussi sur le soutien de Moscou pour l’un de ses principaux objectifs diplomatiques : rejoindre le club des “Brics” cette association de plusieurs pays qui regroupe, outre la Russie, l’Inde, la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud.

Le président Tebboune devrait se rendre en visite officielle en Russie avant la fin de l’année. Enfin les réserves pétrolières et gazières de l’Algérie la mettent en position de force en pleine crise énergétique consécutive à la guerre en Ukraine.