Le pays avait connu une abstention record à l’élection présidentielle contestée.

Très critiqué en interne, le pouvoir algérien recourt à la diversion en optant pour la rupture unilatérale des relations diplomatiques avec le Maroc, affirme le magazine panafricain Jeune Afrique.

« Très critiqué en interne pour sa gestion déficiente des incendies de forêts qui ont ravagé une partie du pays et l’ont contraint à solliciter l’aide de l’ancien colonisateur (…), le pouvoir algérien n’échappe pas à la tentation, classique en pareille circonstance, de la diversion », explique Jeune Afrique, dans une analyse décryptant le communiqué du ministre algérien des Affaires étrangères annonçant la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.

Dans cet article signé de François Soudan, Directeur de la rédaction de Jeune Afrique, sous le titre « Algérie-Maroc : Ramtane Lamamra, pompier ou pyromane? », le magazine se demande si « l’opinion algérienne va suivre son gouvernement (ou, plus exactement, son armée, tant il est évident qu’une telle décision n’a pu se prendre sans l’autorisation du chef d’Etat-major de l’ANP Saïd Chengriha), dans ce qui apparaît comme une fuite en avant ».

« Rien n’est moins sûr », explique le principal éditorialiste du titre parisien.

« La précédente rupture des relations diplomatiques (…) entre les deux pays avait duré douze ans, de 1976 à 1988. Jusqu’où, cette fois, ira-t-on ? », s’interroge ensuite François Soudan, en conclusion de cette analyse.

L’Algérie a choisi de faire encore monter la tension dans la région en  annonçant le 24 aout dernier la rupture des relations avec le Maroc.

Alger reproche à Rabat une longue liste de griefs qui va du soutien au MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) et au Mouvement Rachad, jusqu’à l’absence d’organisation de référendum au Sahara, ou l’impasse dans laquelle se trouve l’Union du Maghreb Arabe, UMA.