Grande mobilisation des Algériens pour le 37ème vendredi qui coïncidait avec célébration du 1er Novembre (archives)

Le Parlement européen réuni en plénière à Bruxelles a adopté, jeudi en début de soirée, une résolution d’urgence dénonçant la détérioration des libertés en Algérie. C’est la deuxième fois en un an qu’une résolution du Parlement européen est adoptée en urgence pour appeler l’Algérie à respecter les droits de l’homme et mettre à témoin la communauté internationale sur la situation grave des libertés dans ce pays.

La résolution, adoptée par 669 députés pour et seulement 3 députés contre, condamne la répression des activistes des droits de l’homme et des journalistes et dénonce le tour de vis sécuritaire sur les libertés.

Le texte adopté souligne que les arrestations politiques et les détentions arbitraires de militants pacifiques issus du Hirak et de syndicats, ainsi que de journalistes, ont augmenté depuis l’été 2019, en violation des droits fondamentaux à un procès équitable et à une application régulière de la loi.

Des cas de tortures avérés

Les eurodéputés estiment également dans cette résolution que «la censure, les procès et les lourdes sanctions à l’encontre de médias indépendants, souvent accusés de comploter avec des puissances étrangères contre la sécurité nationale, continuent de s’aggraver ».

La résolution s’inquiète également, dans le contexte actuel de répression en Algérie, «de cas de torture dans les commissariats de police et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Alger, comme à l’encontre du prisonnier Walid Nekkiche ». Elle évoque dans ce même contexte l’incarcération arbitraire du journaliste Khaled Drareni pour le seul motif d’avoir couvert les manifestations liées au Hirak.

Les députés européens affirment que depuis que les manifestations du Hirak se poursuivent en ligne pour freiner la propagation de la COVID-19, les restrictions à la liberté d’expression et les contraintes imposées aux journalistes ont été renforcées, notamment par le blocage de sites internet, la censure de programmes télévisés, ainsi que la détention et le harcèlement de journalistes, de responsables de médias et de manifestants exprimant leur point de vue sur les réseaux sociaux, et la fermeture de sites web d’information.

Dans leur résolution, les députés européens condamnent «fermement l’escalade des arrestations et détentions illégales et arbitraires et le harcèlement juridique dont sont victimes les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les syndicalistes, les avocats, les membres de la société civile et les militants pacifiques en Algérie, qui ferme toute possibilité de dialogue politique sur la révision constitutionnelle non démocratique et entrave l’exercice des libertés d’expression, de réunion et d’association ».