Abdelamadjid Tebboune président de l’Algérie.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été contaminé par le coronavirus, plongeant le pays dans un climat d’incertitude politique au lendemain d’un référendum constitutionnel. Ce dernier s’est traduit par un revers cinglant pour le régime.

Le président Tebboune, âgé de 74 ans, « continue de recevoir un traitement dans un hôpital spécialisé allemand, après avoir été infecté par le nouveau coronavirus », selon la présidence algérienne. « Le staff médical assure que Monsieur le Président réagit au traitement et que son état de santé s’améliore progressivement conformément au protocole sanitaire », précise la présidence.

Abdelmadjid Tebboune avait été transféré en urgence le 28 octobre en Allemagne –à Cologne et à bord d’un avion médicalisé français, selon des médias algériens, cités par l’AFP– après l’annonce de cas suspects de Covid-19 dans son entourage. Il s’était placé en isolement quelques jours plus tôt.

L’Algérie connaît une recrudescence de la pandémie de Covid-19. Ainsi, 1.989 décès ont été recensés depuis l’enregistrement dans le pays du premier cas le 25 février et au total 58.979 cas ont été officiellement déclarés, selon les autorités.

Pour le moment, Tebboune reste en fonction. Lorsque le président est victime d’une maladie grave et durable et se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, il revient au Conseil constitutionnel de constater l’état d’empêchement, qui doit être voté ensuite à la majorité des deux tiers par le Parlement.

En ce cas, c’est le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement, qui assume la charge de chef d’Etat pour une période maximale de 45 jours. Le président par intérim du Conseil est Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d’indépendance âgé de 89 ans.

Tebboune pourra-t-il promulguer sa nouvelle Constitution comme il est de son devoir avant son entrée en vigueur ? Et dans l’hypothèse où il reprendrait ses fonctions, le président, isolé, se retrouvera dans une position affaiblie, selon des analystes qui jugent sa légitimité « très bancale ».

L’annonce de sa contamination survient au lendemain du référendum sur la révision de la Constitution algérienne –projet-phare de la présidence Tebboune–, un scrutin marqué par une abstention record. Le “oui” l’a emporté avec 66,8% des suffrages exprimés mais le taux de participation final s’est établi à 23,7%, un plus bas historique pour une élection en Algérie depuis l’indépendance en 1962.