le président algérien Abdelmejid Tebboune

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a décidé de rappeler « pour consultations » son ambassadeur en France hier mercredi 8 février 2023, à la suite de « l’exfiltration » de la militante et journaliste Amira Bouraoui via la Tunisie, le  6 février, a annoncé la Présidence dans un communiqué.

 

Soulignant que l’Algérie a, via une note officielle, « protesté fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne » vers la France ; le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, « avec effet immédiat », précise la Présidence.

 

Arrêtée en Tunisie le 3 février d’où elle risquait d’être expulsée vers l’Algérie, la militante politique et journaliste Amira Bouraoui, a finalement pu embarquer le 6 février sur un vol à destination de la France. 

 

Cette Franco-algérienne faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire en Algérie. Elle avait été interpellée par la police tunisienne alors qu’elle cherchait à prendre un avion pour la France. Une juge l’avait remise en liberté lundi, mais elle avait ensuite été emmenée par des policiers tunisiens avant d’obtenir la protection du Consulat français à Tunis.

 

Peu avant le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris, le ministère algérien des Affaires étrangères indique avoir exprimé, dans une note officielle, à l’ambassade de France « la ferme condamnation par l’Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français ».

 

Ces personnels « ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne », précise le Ministère dans un communiqué. Dans cette note officielle, l’Algérie rejette ce développement « inadmissible et inqualifiable », qui cause « un grand dommage » aux relations algéro-françaises.

 

Après un coup de froid depuis l’automne 2021, Paris et Alger avaient scellé un net réchauffement de leurs relations à l’occasion d’un déplacement du président français Emmanuel Macron en août dernier. 

 

Les deux chefs d’Etat avaient alors signé en grande pompe une déclaration commune pour relancer la coopération bilatérale. En octobre, c’est la Première ministre française Elisabeth Borne, accompagnée d’une quinzaine de ministres, qui s’était rendue à Alger pour concrétiser la réconciliation entre les deux pays par des accords dans l’industrie, la création de start-ups, le tourisme et la culture.