Le frère du président déchu, Saïd Bouteflika.

Une cour d’appel militaire en Algérie a acquitté samedi Saïd Bouteflika, le frère et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et ses trois co-accusés, qui avaient été condamnés à 15 ans de prison pour « complot » contre l’armée et l’Etat.

A la suite de cette décision surprise, Saïd Bouteflika sera transféré dans une autre prison en attendant son procès dans d’autres affaires liées à la corruption durant les 20 ans de pouvoir de son frère, selon une source judiciaire. Il était jusque-là détenu dans une prison militaire.

Outre Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène, dit « Toufik, et Athmane Tartag, ainsi que la militante trotskiste Louisa Hanoune, condamnés dans cette affaire, ont été acquittés en appel par la cour militaire de Blida, selon l’avocat de la défense, Me Khaled Berghel, cité par l’agence de presse APS.

Arrêtés en mai 2019, les quatre accusés avaient été condamnés en septembre de la même année à 15 ans d’emprisonnement lors d’un procès éclair devant le tribunal militaire de Blida, près d’Alger, pour « complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée ».

« Après la lecture de l’affaire sur l’assistance par le président de la Cour d’appel militaire de Blida, les accusés Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène, Athmane Tartag et Louisa Hanoune ont été entendus et ont plaidé non coupables », a expliqué l’avocat.

Procès pour « complot »

Il s’agissait du troisième procès de l’affaire. En novembre dernier, la Cour suprême avait accepté le pourvoi en cassation de Saïd Bouteflika et de ses co-accusés dans ce procès pour « complot ». Et il avait été décidé de rejuger l’affaire.

Les quatre acquittés étaient accusés de s’être réunis en mars 2019 pour élaborer un « plan de déstabilisation » du haut commandement de l’armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak, le soulèvement populaire inédit qui a contraint l’ex-chef de l’Etat à la démission en avril 2019.

Les peines de 15 ans de prison de Saïd Bouteflika, de « Toufik », l’ancien tout puissant chef du tentaculaire Département du renseignement et de la sécurité (DRS), et de son ex-bras droit Athmane Tartag, qui lui avait succédé, avaient été confirmées en appel en février 2020.

Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs (PT, trotskiste), avait vu sa peine réduite de quinze à trois ans, dont neuf mois ferme. Elle avait été libérée en février 2020. Saïd Bouteflika fut l’influent conseiller spécial de son frère Abdelaziz durant ses 20 ans de présidence (1999-2019).