L’acte posé, ce samedi, par le président Cyril Ramaphosa est un important jalon dans le processus impératif de restitution des terres aux populations noires spoliées depuis des siècles par les Blancs…
En effet, il s’est rendu dans la région du Limpopo pour remettre des titres de propriété à 30 fermiers noirs.
Ces titres de propriété concernent des terres appartenant à l’Etat Sud-africain.
Il s’agit donc d’un geste symbolique qui effleure à peine l’épineuse question incontournable de l’expropriation des fermiers blancs qui possèdent encore les trois quarts des terres agricoles du pays.
Depuis la fin officielle du régime d’Apartheid et, ensuite l’avènement de l’ANC au pouvoir, en 1994, la redistribution des terres aux fermiers noirs est bloquée par la minorité blanche, (moins de 10% de la population), qui use et abuse d’actions dilatoires pour contrarier l’action du gouvernement.
Il faut dénoncer cela et ,aussi le manque de courage de l’ANC qui n’a pas osé s’attaquer à ce problème avec détermination et fermeté. La nécessité de changer l’article 25 de la Constitution pour pouvoir redistribuer les terres est un faux débat.
Car il s’agit ici, de « réaliser concrètement l’indépendance du pays » et de rendre justice aux fermiers et paysans Sud-africains qui ont payé un lourd tribut au système d’Apartheid. Ils ont été massacrés et dépouillés par des blancs qui n’ont reculé devant aucune cruauté pour voler les terres africaines.
C’est pourquoi, la résolution de la question foncière est fondamentale pour acter la libération de l’Afrique du Sud.
Que moins de 10% de la population continue de posséder les trois quarts des terres est une insulte à la Raison, un déni de justice et un pied de nez, si on ose dire, à tous ceux qui ont combattu les racistes et colonialistes blancs, jusqu’à la mort.
De tous les dirigeants africains qui ont fait face à l’Apartheid,seul Robert Mugabé a eu le courage d’exproprier les fermiers blancs et de redistribuer les terres aux Noirs qui en sont les propriétaires légitimes. Il a été diabolisé par les Occidentaux ; mais restera un authentique héros africain qui a libéré son peuple et combattu victorieusement les tenants de l’Apartheid.
Ramaphosa n’a pas une telle carrure politique et sa propre fortune personnelle le fait pencher vers une approche « à pas de caméléon » qui ne peut pas être efficace.
De deux choses l’une : ou il respecte sa promesse d’exproprier les Blancs par la force ; ou il impose un rachat des terres par l’Etat. Dans ce deuxième cas de figure, c’est à lui d’imaginer comment financer l’opération.
L’acte qu’il a posé aujourd’hui est certes à saluer ; mais il remue aussi le couteau dans la plaie des crimes contre l’humanité perpétrés par les Boers qui ont répandu violence, sang et haine dans toute l’Afrique australe pendant des siècles.
La fin de l’Apartheid ne sera jamais une réalité tant que les terres resteront confisquées et que les Blancs minoritaires, continuent d’accaparer les immenses richesses de l’Afrique du Sud.
L’indépendance et la démocratie dans la « soumission économique » sont un leurre.
Le miroir aux alouettes de quelques personnalités noires milliardaires, comme Ramaphosa ou Patrice Motsepe, doit être brisé pour que la victoire du peuple bénéficie à l’immense majorité de la population.
Pour l’heure la victoire contre l’Apartheid est encore inachevée.