Les Sud-Africains sont appelés aux urnes pour élire leurs députés.

Les Sud-Africains ont commencé mercredi à voter pour des élections législatives et régionales promises au Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994. Le principal enjeu du scrutin réside dans l’ampleur du recul annoncé de l’ANC, dont la popularité a plongé sous le règne rythmé de scandales de Jacob Zuma (2009-2018).

Près de 27 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote du pays. Les enquêtes d’opinion promettent au parti de Nelson Mandela de conserver une majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale, synonyme de nouveau mandat à la présidence pour son chef Cyril Ramaphosa.

Aux élections locales de 2016, l’ANC a réalisé son plus mauvais score national en recueillant 54% des voix, cédant en outre le contrôle de villes emblématiques comme Johannesburg et Pretoria.

Les premières tendances fiables du scrutin devraient être publiées par la Commission électorale (IEC) dès jeudi. Le futur président, élu par les 400 députés, sera investi le 25 mai.

Les sondages le créditent mercredi de 51 à 60% des intentions de vote, moins que les 62,5% recueillis aux législatives de 2014. Depuis qu’il a pris la tête du parti et du pays il y a un peu plus d’un an, Cyril Ramaphosa, 66 ans, promet d’éradiquer la corruption et de relancer l’économie, qui souffre d’une croissance atone depuis la crise financière de 2008.

Pour les observateurs, Ramaphosa, ancien syndicaliste devenu millionnaire, aurait semble-t-il réussi à limiter la chute de popularité de l’ANC. « Il est de loin le candidat le plus populaire », estime l’analyste Collette Schulz-Herzenberg, de l’université de Stellenbosch.

Mais, tout au long de sa campagne, il a été confronté à la déception, voire à la colère d’un pays désenchanté un quart de siècle après la chute du régime de l’apartheid et la promesse démocratique d’une nation « arc-en-ciel ».

Le chômage y a atteint des proportions endémiques (27%), la corruption gagné le plus haut sommet de l’État et les inégalités sociales et la pauvreté s’y creusent. L’an dernier, un rapport de la Banque mondiale a même fait de l’Afrique du Sud « un des pays les plus inégalitaires » de la planète. L’opposition n’a pas manqué de surligner ces échecs.

Face à l’ANC, deux partis politiques sont à l’affiche : l’Alliance démocratique (DA) et les Combattants pour la liberté économique (EFF). Mais malgré ce terrain favorable, les deux partis ne semblent toutefois pas encore en mesure de faire tomber l’ANC.