Cyril Ramaphosa avait succèdé à Jacob Zuma à l’ANC.

Le parti de Mandela qui dirige l’Afrique du Sud, depuis 1994 et son émancipation du joug colonial Afrikaner (Blancs racistes), va perdre sa majorité au Parlement.

Et devra, avec un score qui va se situer à un peu plus de 40 ou 41%, former une coalition avec une ou plusieurs autres formations politiques.

L’Anc souffre certes de l’usure du pouvoir, mais aussi de ses manquements nombreux dans la gestion politique du pays.

Des querelles intestines entre les leaders Thabo Mbeki contre Jacob Zuma et ensuite Zuma et l’actuel président Ramaphosa, ont divisé le parti et affaibli son leadership national , sans oublier les frictions avec Winnie Mandela, tout cela a  semé les graines de la « chute ».Après 30 de règne sans partage, la donne démographique a certes renforcé la population noire (plus de 76%) mais des millions de jeunes sont nés dans une Afrique du Sud post-Apartheid et  ne sont plus aussi mobilisés que leurs parents pour combattre la domination blanche et promouvoir l’égalité.

Aujourd’hui, comme hier, il y a une domination des Blancs en Afrique du Sud, ils sont plus riches, plus éduqués et, scandale suprême, encore propriétaires, très majoritairement, des terres.

La réforme agraire tant attendue N’A JAMAIS EU LIEU.

La frustration des anciennes générations qui ont lutté contre le système d’Apartheid, d’une cruauté terrifiante, et les nouvelles qui désespèrent d’obtenir l’égalité sociale, en termes de niveau de vie, dé taux de scolarisation, dé qualité de l’éducation et de sortie de la pauvreté (30% des sud-africains vivent dans l’extrême pauvreté et le taux de chômage est à plus de 32%).

A l’évidence si 30 ans d’indépendance ont permis d’améliorer le niveau de vie des Noirs, dans tous les domaines, beaucoup reste à faire dans un pays qui a, avec le Nigéria, l’économie la plus forte du continent africain.

La « chute » relative de l’ANC, est à situer dans ce contexte de crise sociale permanente.

Et de corruption généralisée au niveau des élites politiques.

Il faut souhaiter que le nouveau Parlement plus ouvert, permette un débat démocratique plus fécond pour la prise en charge des besoins de la majorité.

La réforme agraire reste un impératif catégorique moral et politique.

A quoi bon l’indépendance si les descendants des colons racistes continuent de monopoliser les richesses et baignent toujours dans l’opulence.

Une nouvelle révolution s’impose pour décoloniser pacifiquement, démocratiquement l’Afrique du Sud.

Que tous les élus, partisans de la défense des intérêts du peuple, se mettent ensemble et travaillent avec sérieux, rigueur et esprit patriotique.

Pour que les immenses richesses du sol et du sous-sol profitent aux masses qui ont tant souffert et payé le prix du sang.

C’est la bonne lecture qu’il faut faire de ces élections qui sanctionnent les leaders de l’ANC.