Le président Cyril Ramaphosa avait remporté une bataille judiciaire contre la médiatrice de la République sud-africaine, Busisiwe Mkhwebane.

A son arrivée au pouvoir début 2018, le président sud-africain Cyril Ramaphosa promettait un « nouveau départ », des emplois et la fin de la corruption. Deux ans plus tard, il a tourné la page de l’ère Jacob Zuma ternie par les scandales, mais c’est la désillusion sur le plan économique.

« Ramaphosa n’est certainement pas un désastre, comme l’était Zuma, mais il est vraiment décevant », résume Dawie Roodt, analyste chez Efficient Group, une société de conseil financier, cité par l’AFP.

« On est plus pauvres qu’il y a deux ans en terme de PIB (produit intérieur brut) par tête, mais on n’a pas le même niveau d’incompétences et de corruption » que pendant la présidence Zuma, ajoute-t-il.

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Cyril Ramaphosa, présenté comme « le fils préféré » de l’icône Nelson Mandela, le premier président noir sud-africain (1994-1999), dirige le pays depuis le 15 février 2018, après la démission forcée de Jacob Zuma. Ce dernier, éclaboussé par les scandales, avait été contraint d’obtempérer aux ordres de son parti, le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994.

Cyril Ramaphosa a hérité d’un pays malade d’une économie désespérément atone et écœuré par la corruption qui gangrénait depuis des années le sommet de l’Etat. Son arrivée au pouvoir avait suscité « beaucoup d’attentes ». L’ancien syndicaliste devenu richissime homme d’affaires avait promis d’éliminer la corruption, de faire revenir les investisseurs, de créer les emplois et de réduire les inégalités.

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La lune de miel a été de courte durée. Sur le plan économique, le président Ramaphosa enchaîne les déconvenues. Le chômage culmine à 29,1%, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Les coupures d’électricité n’ont jamais été aussi nombreuses, handicapant des pans entiers de l’économie. Le pays, première puissance industrielle du continent, a plongé dans la récession en 2018 et enregistré deux baisses trimestrielles du PIB en 2019.

En revanche, il y a une amélioration dans la lutte contre la corruption. Le président Ramaphosa, 67 ans, a commencé à faire le grand ménage dans les entreprises publiques, vaches à lait de nombreux proches du pouvoir pendant l’ère Zuma.

La société d’électricité Eskom, fortement endettée, est dirigée depuis le début de l’année par un nouveau PDG. La compagnie aérienne South African Airways, au bord de la faillite, est gérée depuis deux mois par des administrateurs indépendants qui ont annoncé la fermeture définitive d’une dizaine de lignes.