Le président sud-africain, M. Cyril Ramaphosa, s’est excusé pour les émeutes xénophobes, lors des funérailles de Mugabe.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a présenté ses excuses et assuré que ses compatriotes n’étaient « pas xénophobes ». Ramaphosa a été hué samedi au Zimbabwe lors des obsèques de Robert Mugabe après les récentes émeutes dirigées contre des étrangers qui ont secoué son pays.

Le président sud-africain a été longuement sifflé et conspué par la foule qui assistait aux obsèques de Robert Mugabe dans un stade de la capitale Harare. « Je me tiens ici devant vous comme un frère africain, qui exprime ses regrets et présente ses excuses pour ce qui s’est passé dans mon pays », a lancé Ramaphosa après avoir pu reprendre son discours.

Au début du mois, l’Afrique du Sud a été secouée pendant plusieurs jours par une vague d’émeutes et de pillages dirigées en priorité contre les habitants et les commerces des étrangers, principalement dans sa plus grande ville Johannesburg.

Ces violences ont fait au moins 12 morts, dont une majorité de Sud-Africains, et causé d’importants dégâts. Plusieurs millions de Zimbabwéens -les statistiques officielles n’existent pas- ont fui la répression et la crise économique qui sévissent dans leur pays pour se réfugier en Afrique du Sud.

« Ce qui s’est passé en Afrique du Sud va à l’encontre du principe d’unité du peuple africain pour qui le président Mugabe, Nelson Mandela se sont battus », a indiqué Ramaphosa.

« Je me tiens ici devant vous pour vous dire que nous travaillons très dur pour encourager notre peuple à accueillir toute la population des pays africains », a-t-il poursuivi, « les Sud-Africains ne sont pas xénophobes, ils n’ont rien contre les citoyens des autres pays ».

Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud accueille des millions de migrants en quête de paix ou d’emplois. Dans les townships pauvres, ces étrangers, souvent en situation irrégulière, tiennent de nombreux petits commerces et occupent des emplois sans qualification pour des salaires très bas que refusent la plupart des Sud-Africains.

Nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté, les tensions entre communautés y sont vives et virent régulièrement à l’émeute.