Dire une chose et puis son contraire, Trump en est coutumier. Et il vient de récidiver en écrivant une lettre au président de la commission de l’UA Moussa Faki pour affirmer son « respect » et sa volonté de coopérer avec les pays africains et annoncer une visite du secrétaire d’Etat Rex Tillerson sur le continent.
C’est le même Trump qui a traité, il y a peu Haiti et les Etats africains de « pays de merde ». Jusqu’ici il avait d’abord fait le mort avant d’affirmer qu’il n’avait pas dit cela. Maintenant il s’adresse aux Africains pour souligner qu’il les « respectait ». Pourquoi ? S’il ne les avait pas insultés ; pourquoi une telle lettre ? Pourquoi ne s’excuse-t-il pas ?
Trump ne s’excuse jamais. Il peut dire des mensonges comme en ce qui concerne ses fallacieuses affirmations sur le fait que « Obama n’avait pas la nationalité américaine ». Finalement il avait reconnu que « Obama avait la nationalité américaine ». Même si il lui arrive, encore aujourd’hui de remettre en cause ce qui est une évidence.
Sa « lettre aux Africains » n’est pas sincère. Elle a pour objectif d’éteindre l’incendie provoqué par ses propos racistes qui sont une marque de fabrique du personnage. Désormais Trump peut dire ce qu’il veut ; les Africains doivent savoir qu’il est raciste. Les autres victimes du racisme qui se complaisent dans les déclarations du président américain-parce qu’il leur semble favorable-devraient se méfier.
Le racisme n’est jamais à géométrie variable. Le raciste est à la fois anti-noir, anti-arabe, antisémite, bref « anti-peuples de couleur ». Une fois qu’on a dit cela, comment faire avec cet homme qui est aussi le président des USA, c’est à dire le pays le plus puissant du monde ? Lui faire face et défendre pied à pied la dignité de l’Afrique et de ses peuples, ses intérêts économiques et ses choix politiques.
Trump n’est pas l’Amérique tout entière. Il a su profiter du système électoral et a saisi l’opportunité de faire une OPA sur le parti républicain, a capitalisé sur les erreurs de Hillary Clinton et a bien exploité le racisme d’une partie de l’électorat.
Aujourd’hui encore, les Blancs sont majoritaires aux Etats-Unis et une bonne partie minoritaire est nostalgique des années révolues de domination blanche et a surtout conscience du changement inéluctable de majorité dans les décennies à venir.
Les « Latinos » sont la majorité future car s’ils représentent environ 14% de la population ; ils enregistrent 25% des naissances. La logique mathématique est implacable.
Pour en revenir à Trump et à ses diatribes racistes et haineuses ; il faut les dénoncer avec force et courage. Des chefs d’Etat africains comme Macky Sall l’ont fait.