Le chef de l’Etat français arrive dans la capitale mauritanienne demain (mardi) pour un sommet avec ses partenaires du G5 Sahel. Ils vont faire le point sur la nouvelle stratégie définie à Pau pour mieux coordonner les actions entre le G5 Sahel et la force française Barkhane, notamment.
Depuis, la France a augmenté ses effectifs sur le terrain qui sont passés de 4500 hommes à 5100. C’est un effort important qui a permis une plus grande efficacité sur le terrain dont l’immensité favorise les terroristes bien habitués aux lieux. Ils portent des coups fatals et s ‘évanouissent dans le désert.
Les partenaires que sont le G5 Sahel et la force Barkhane totalisent plus de 10 000 hommes mais c’est beaucoup trop peu pour ratisser une zone aussi grande que toute l’Europe.
Il s’y ajoute des problèmes de formation au niveau des armées des 5 pays membres du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Niger ,Burkina et Tchad). L’union européenne a déployé une mission d’un peu plus de 600 spécialistes militaires pour former les soldats africains. Sans prendre part aux combats !
C’est problématique car la lutte contre les terroristes doit impliquer tous les pays épris de paix et de liberté. Tant que la France sera le seul Etat occidental totalement engagé dans cette bataille, nul ne sait combien de temps elle va durer.
L’ONU est aussi impliquée avec la MINUSMA qui compte environ 13 000 hommes et qui a déjà payé un lourd tribut avec 200 victimes.
La MINUSMA, elle aussi n’est pas engagée dans les combats, de manière directe. Elle est chargée de protéger les populations civiles et d’aider l’Etat malien à retrouver son autorité sur le territoire.
Mais comment y réussir sans affronter les terroristes qui ont fait d’une grande partie du Nord du pays une no man’s land ? L’union africaine(UA) a annoncé l’envoi de 3000 soldats mais ils ne sont pas encore sur place.
Rien n’est simple ni au Sahel, ni autour du lac Tchad où sévit un autre groupe terroriste, Boko Haram,que les Etats de cette sous-région(Tchad ,Nigéria, Cameroun) n’arrivent toujours pas à éradiquer. Au contraire ! Il en est de même avec les Shebabs en Somalie.
Le terrorisme jihadiste est un cancer continental qui n’épargne aucune région.
La solution sera africaine ou ne sera pas.
La France est un allié à féliciter et à remercier. Mais ses moyens sont limités et l’appui européen n’est pas à la hauteur espérée. Il y a une mobilisation diplomatique et politique qui est poussive et le défi de la pandémie du covid 19 rend encore plus compliquée.
Le déplacement de Macron, dans ce contexte, est à saluer. Permettra-t-il de remobiliser la communauté internationale pour appuyer davantage le G5 Sahel ? Rien n’est moins sûr !
Pour Macron c’est aussi l’occasion, après l’élimination du chef d’AQMI, Abdemalek Droukdel de lancer un nouveau message aux terroristes pour réaffirmer la détermination de la France.