La Mauritanie mise sur l’aide aux populations pour sécuriser sa frontière.

L’organisation régionale G5 Sahel va tenir le 6 décembre à Nouakchott une conférence sur le financement de 40 projets privilégiant les régions frontalières. Les zones reculées, délaissées ou abandonnées par le pouvoir central sont au cœur des préoccupations de l’organisation.

Le G5 Sahel, pour rappel, regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Dans le cadre du Fonds européen de développement (FED), l’Union européenne a débloqué une enveloppe de 13 millions d’euros pour aider la Mauritanie à conduire une politique d’aménagement du territoire alliant étroitement sécurité et développement.

Le développement permet d’obtenir des résultats sur le plan sécuritaire, en permettant de maintenir la loyauté des populations vis-à-vis de l’État, souligne un expert de l’UE, cité par l’AFP. « Ce qui crée la confiance et empêche Al-Qaïda de recruter, c’est la continuité de l’administration », renchérit un haut gradé mauritanien.

Selon l’AFP, les villageois d’Ouad Initi ont déjà fourni de précieux renseignements: en 2010, en signalant aux autorités l’infiltration d’individus suspects, ils ont permis de déjouer un attentat contre une caserne à Nema, capitale du sud-est mauritanien, qui accueille mercredi les célébrations de la fête nationale.

Dans cette zone désertique ponctuée de vastes dunes, il s’agit de pérenniser l’économie pastorale et de proposer des services de base sur les axes de transhumance pour éviter l’exode rural.

Durement frappée par les attentats terroristes et les enlèvements d’étrangers dans les années 2000, la Mauritanie a engagé une politique volontariste: remise sur pied de l’armée, surveillance accrue du territoire et aide au développement des zones les plus reculées, en particulier aux abords des frontières avec le Mali.

L’État a « engagé des discussions avec des jeunes qui étaient perdus, s’étaient enrôlés dans le terrorisme », a rappelé la semaine dernière le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, se félicitant d’avoir « arrêté ces vagues de Mauritaniens qui quittaient le pays pour aller combattre dans les rangs des terroristes ».

Symbole de l’approche duale des autorités, le Groupement nomade (GN) mauritanien, qui compte des unités méharistes, a entamé sa remontée en puissance avec le soutien de l’UE, qui va financer l’achat de 250 dromadaires à son profit.