L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire Gilles Huberson a été rappelé à Paris pour « propos et gestes sexistes ». Cinq femmes auraient témoigné auprès de la cellule d’écoute mise en place par l’Etat français pour le personnel victime de violences sexistes et sexuelles.

L’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire a été rappelé à Paris « dans le cadre d’une enquête administrative en cours », a fait savoir ce samedi, sans autre précision, la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll, cité par l’AFP et par ailleurs chargée de l’Egalité au ministère. 

Selon Mediapart, Gilles Huberson, en poste à Abidjan depuis septembre 2017, est accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins cinq femmes. Celles-ci ont témoigné auprès d’une cellule d’écoute mise en place en 2018 par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian pour les personnels du Quai d’Orsay victimes de violences sexistes et sexuelles.

Son rappel intervient à un moment délicat en Côte d’Ivoire, où la candidature du président sortant Alassane Ouattara à sa réélection est contestée et des violences électorales sont redoutées. 

Les manifestations ayant suivi l’annonce de sa candidature en août ont fait une quinzaine de morts. Pour autant, « ce rappel n’est pas politique », assure une source proche du dossier, citée par l’AFP, qui confirme les informations de Mediapart sur des « propos et gestes sexistes ».

Ancien élève de l’Ecole Militaire de Saint-Cyr et ex-officier de gendarmerie, Gilles Huberson a été responsable du Centre de crise du Quai d’Orsay de 2005 à 2007. En 2013, il a été nommé chef de la Mission interministérielle « Mali-Sahel », lors de l’intervention militaire française dans ce pays. Il a ensuite été ambassadeur de France au Mali de 2013 à 2016 et à Maurice de 2016 à 2017, avant d’être nommé à Abidjan.