Le président français Emmanuel Macron, a tracé les nouvelles « grandes lignes de la politique africaine de son pays, pendant son deuxième mandat ».
Les effectifs des militaires français présents sur le continent vont subir une nouvelle diminution ?
S’agit-il d’une nouveauté ? NON !
Nécessité fait loi, car la France n’a plus les moyens de déployer et d’entretenir des contingents, sur la longue durée, en Afrique, ou ailleurs .
Elle va faire des efforts importants dans le financement de l’éducation, de la formation (y compris celle des militaires),cela n’aurait dû jamais cessé d’être une priorité ,avec la santé et l’agriculture.
Le simple bons sens y pousse et la situation des différents Etats du continent l’exige, avec l’explosion démographique et la pauvreté galopante qui gangrène les zones urbaines et semi-urbaines, mais aussi certaines contrées rurales.
Face à ces défis, la restitution des objets d’art pillés pendant la colonisation ,est secondaire.
Elle n’en reste pas moins importante ; mais l’Etat français, tout seul ,ne peut pas agir à grande échelle.
Parce que tous les Etats colonialistes sont concernés et les « lois » forgées dans les différents Etats, sont des obstacles très difficiles à surmonter.
Il faudrait de nouvelles lois et cela pourrait attendre les calendes grecques.
En vérité ,jusqu’ici le symbolique l’emporte ,dans cette affaire ,d’une rare complexité voulue et organisée par les Etats ,les propriétaires-acquéreurs, et tous les pilleurs associés dans la défense de leurs larcins.
Le combat mérite d’être mené, mais ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt des urgences vitales pour le développement des peuples africains qui exigent que des sommes colossales détournées par des dictateurs comme Sani Abacha, Mobutu, des propriétés acquises ,naguère par Bokassa, soient retrouvées et restituées aux Etats démocratiques .
Et que le racisme qui caractérise la « traque des biens mal acquis », soit dénoncé. Pourquoi majoritairement les Africains sont-ils ciblés ?
Pourquoi ne pas jouer la carte des « settlement out of court » (des accords négociés en dehors des courts de justice), comme cela se fait aux USA ?
Il y aura moins de théâtralisation et peut-être, plus d’efficacité ?
La lutte contre le racisme en France ,ne peut être mise sous le boisseau ,lorsqu’il est question de relations franco-africaines.
La question de l’immigration, celle des visas ,le traitement des africains au niveau des consulats en Afrique, l’arrogance des français en Afrique, dénoncée par le journaliste Antoine Glaser, tout cela impacte négativement la perception de la France dans ses anciennes colonies.
L’Elysée n’y est pour rien certes, mais peut agir, au niveau des consulats, pour que les demandeurs de visas soient respectés ,même s’ils passent par des sous-traitants et que les sommes importantes pour les frais de visas soient revues fortement à la baisse.
Que des remboursements partiels soient faits à ceux qui n’ont pas obtenus le visa.
Les colères populaires sont utilisées par les adversaires et les ennemis de la France,pour manipuler les foules.
Les pro-russes savent parfaitement que la Russie n’a ni les moyens, ni la volonté d’aider massivement l’Afrique.
Le voudraient-ils ,ils n’en ont ni les moyens financiers ,ni la logistique.
La Russie « est bien une puissance pauvre ».
Si elle gagne du terrain, c’est que la France ne joue pas bien ses atouts sur le continent, elle a longtemps dormi sur ses lauriers.
Le premier quinquennat de Macron ,n’a pas permis de relever le défi de la redynamisation ,car il y a eu beaucoup de choix qui ont été des coups d’épée dans l’eau.
Pourquoi faire un sommet France/Afrique, sans les chefs d’Etats ?
Biden a fait un grand sommet avec tous les chefs d’Etat ne subissant pas de sanctions de la part de l’Union africaine.
Ce type de sommet ne constitue pas un retour à la « Françafrique »,car tout dépend du contenu.
Les chefs d’Etat en place, sont les dirigeant légaux et doivent être considérés comme tels et respectés.
Cibler des chefs d’Etat, parce que des médias français les accusent de tous les péchés imaginables ,nuit gravement à la REALPOLITIK, incontournable sur la scène mondiale.
Pourquoi ne pas traiter « la Chine d’antidémocratique » et ne pas coopérer avec elle ?
Ce seul exemple suffit pour comprendre l’impasse politique où se sont engagés certains pays membres de l’Union européenne et qui ont ouvert un boulevard à la Chine en Afrique.
Si la France veut redynamiser sa coopération avec l’Afrique, elle doit défendre ses propres intérêts et éviter de donner des leçons de morale et de démocratie.
Aider à renforcer la démocratie ,oui…favoriser par-là -même, les populistes, les djihadistes et tous les anti- démocrates, non !
L’UA fait ,elle-même le ménage ,en suspendant tous les régimes issus de coup de force et ça marche.
Les médias d’Etat français doivent arrêter de faire des commentaires irrespectueux, en jouant avec un verbe qu’il maitrisent ,souvent moins bien que leurs collègues africains.
L’Afrique est l’avenir de la francophonie ,il faut le savoir.
Macron a bien compris qu’il faut accorder des financements plus conséquents à l’enseignement dans les pays africains et la logique voudrait que la France privilégie les pays africains dont le français est la langue officielle.
Le ciment de la francophonie,il ne suffit pas de l’exalter, il faut passer des paroles aux actes.
Macron ,comme presque tous ses prédécesseurs, semble marcher sur des œufs ,en parlant de « francophonie ».
Cet « outil politique et diplomatique » doit être utilisé ,à bon escient ?
Lors de son premier mandat, tel n’a pas été le cas .
Il faut oser assumer le choix de « cultiver ses intérêts » et d’agir en conséquence.
Les artistes ,les membres des sociétés civiles et les jeunes activistes ont leur rôle ; mais ne peuvent être substitués au Etats ,aux élus du peuple.