Trois phases sont proposées pour les restitutions par le rapport Savoy-Sarr remis vendredi au président Emmanuel Macron.

Au moins 90.000 objets d’art d’Afrique sub-sahariennes se trouvent dans les collections publiques françaises. Trois phases sont proposées pour les restitutions par le rapport Savoy-Sarr remis vendredi au président Emmanuel Macron.

Plus des deux-tiers des objets d’art -70.000- se trouvent au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, dont 46.000 « acquises » durant la période 1885-1960, donc susceptibles selon le rapport Savoy-Sarr d’être restitués. Plus de 20.000 autres se trouvent dispersés dans de nombreux musées, notamment dans les villes portuaires. Ce chiffre n’inclut pas plusieurs milliers d’objets hébergés par les musées des missions, qui rassemblent des objets collectés par les congrégations catholiques en Afrique.

Le rapport Savor-Sarr cite de grands musées européens qui ont aussi de larges collections africaines: le Musée Royal de l’Afrique Centrale de Belgique (180.000), le British Museum (69.000 objets), le Weltmuseum de Vienne (37.000), le futur Humboldt Forum de Berlin (75.000), le Weltmuseum de Vienne (37.000).

Selon le rapport, les collections dans les musées nationaux africains excèdent rarement 3.000 oeuvres, souvent de peu de valeur artistique. Au Quai Branly, les pièces venant du Tchad sont les plus nombreuses (9.296), car son territoire est au point de jonction entre l’Afrique du nord et l’Afrique sub-saharienne.

Viennent ensuite Madagascar (7.590), Mali (6.910), Côte d’Ivoire (3.951), Bénin (3.157), Congo (2.593), Gabon (2.448), Sénégal (2.281), Guinée (1.997). Des pièces proviennent de territoires qui n’ont pas été colonisés par la France: Ethiopie (3.081), Ghana (1.656), Nigeria (1.148), RDCongo (1.428). Celles d’Afrique australe (9.282) et d’Afrique de l’Est (5.343) sont bien moins nombreuses.