Les Nations unies ont appelé jeudi le gouvernement nigérian a apporté une aide urgente à 10.000 personnes évacuées par l’armée, en amont d’une offensive contre les terroristes de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria.
Ces déplacés qui ont été forcés mardi par les soldats de monter dans des camions sans aucun avertissement préalable, arrivent de la ville de Jakana, à 40 kilomètres de Maiduguri, selon l’AFP. La capitale de l’État du Borno abrite déjà près d’un million de déplacés dans des conditions sanitaires désastreuses.
« Le coordinateur des Nations unies pour les questions humanitaires, Edward Kallon, appelle le gouvernement du Nigeria à apporter une assistance humanitaire et à protéger près de 10.000 femmes, hommes et enfants qui ont été relogés de force à Maiduguri », la capitale de l’État du Borno, indique l’ONU dans un communiqué relayé par l’AFP.
« Selon l’armée, les civils ont été relogés – dans le camp de déplacés de Bakassi – pour des raisons de sécurité, en amont d’une opération militaire dans la zone », souligne le communiqué de l’ONU.
La branche de Boko Haram affiliée au groupe de l’État islamiste en Afrique de l’ouest, ISWAP, a attaqué Jakana à de nombreuses reprises. La ville se situe sur l’axe entre la forêt de Beni Sheikh et leur campement de Buni Yadi, dans l’État voisin de Yobe.
La semaine dernière, les terroristes ont affirmé avoir mené une attaque sur la base militaire de Jakana, infligeant de lourdes pertes parmi les soldats, des informations démenties par des sources sécuritaires et locales contactées par l’AFP.
Pour rappel, l’ISWAP est sous la pression d’opérations de l’armée nigériane et de ses soutiens militaires du Tchad et du Cameroun, déployés en masse dans la région du lac Tchad depuis les dernières élections de février. Le conflit lancé par Boko Haram en 2009 a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de personnes sont toujours déplacées dans le nord-est, où sévit une grave crise humanitaire.