Les terroristes de Boko Haram continuent de mener des attaques dévastatrices dans les pays riverains du lac Tchad. Ces derniers jours, des victimes des criminels terroristes ont été dénombrées au Niger, au Nigeria et, la nuit dernière au Tchad, dans la zone frontalière avec le Niger, de Dangdala.
Même si l’armée tchadienne semble la plus outillée, et surtout la plus professionnelle de la région, elle peine à couvrir l’immense espace géographique où se déploient les assassins de Boko Haram.
Il s’y ajoute des problèmes aigus de logistique, au sens large, si on prend en compte le fait que c’est la France qui a payé récemment les fonctionnaires tchadiens. La chute des prix du pétrole, il est vrai, pèse beaucoup sur les finances publiques du pays qui s’investit efficacement dans la lutte contre Boko Haram.
Le soutien français est donc logique car il participe de l’effort de guerre commun, indispensable pour venir à bout des islamistes, terroristes, en tous genres, qui font du Sahel, leur terrain de chasse.
Pourtant force est de constater que Boko Haram, annoncé agonisant, est toujours plus actif, sur le terrain, et capable d’infliger des pertes importantes, en vies humaines, aux différentes armées des pays concernés qui sont le Nigeria, le Burkina, le Niger, le Tchad et le Cameroun.
La pauvreté des pays comme le Niger, le Burkina et le Tchad explique bien des failles qu’exploitent les terroristes. Le Cameroun et le Nigeria sont certes moins pauvres, mais sont en proie à d’autres difficultés : conflits internes, corruption endémique et mauvaise organisation des forces de sécurité.
Le président Buhari qui a brillé par son incapacité à réduire Boko Haram, tout général qu’il est, a été réélu cependant. Paul Biya, du Cameroun, aussi. Le président Ibrahima Boubacar Keita du Mali (un pays gangréné par la menace terroriste) a, lui aussi, obtenu son second mandat, au deuxième tour.
Dans ce contexte spécifique où pauvreté, corruption et faiblesse démocratique se conjuguent, il est difficile de mener un combat rigoureux contre les terroristes de Boko Haram, Aiqaida, Ansardine etc. Ces derniers vont malheureusement continuer à « profiter » des faiblesses intrinsèques des Etats pour sévir.
La France qui s’est engagée avec les opérations Serval, d’abord et maintenant Barkhane, apporte des moyens importants en matériel et ressources humaines. L’aide des autres pays occidentaux et du Moyen-Orient n’est pas encore à la hauteur des enjeux sécuritaires et géopolitiques qui dépassent le Sahel.
En effet, ce qui se joue, dans cette partie du monde doit intéresser tous les démocrates. Car, il s’agit de défendre la liberté, la démocratie et la paix, tout simplement.
Les terroristes sont les ennemis de la liberté de foi, mais aussi de toutes les autres : politique, sociale, économique etc. Vaincre Boko Haram est possible, si on y met les moyens et que l’Occident s’implique davantage, en soutenant les armées des pays de la sous-région et la force du G5 Sahel.
Pour le moment il y a beaucoup de promesses et, peu d’actes concrets. Il ne faut donc pas s’étonner du décompte macabre qui continue d’endeuiller les pays ciblés, les uns, après les autres.