La nomination de la nièce du président Muhammadu Buhari au sein de la commission électorale suscite une vive polémique au Nigeria. Dénoncée par l’Opposition, elle a même poussé la présidence nigériane et le président de la Commission électorale indépendante (CENI) a réagir pour se défendre face aux critiques.
Cette polémique intervient à six semaines d’un scrutin présidentiel auquel l’ancien général briguera sa propre succession à la tête du Nigeria.
Le principal parti de l’opposition, le Parti populaire démocratique (PDP), refuse en effet la nomination de Amina Zakari, nièce par alliance du président Buhari, à la tête d’une branche de l’institution, le centre de compilation des résultats de la présidentielle du 16 février.
Pour le PDP, qui affrontera directement le président sortant, cette nomination est une « violation directe du code de l’élection présidentielle ». « Nous ne l’accepterons pas », a affirmé le PDP, dans un communiqué.
« Quelqu’un doit s’occuper de l’organisation des lieux du vote, de la distribution des réseaux internet, des accréditations des observateurs internationaux et des journalistes », s’était défendu le président de la CENI, dans des déclarations à la presse. Il a affirmé que ces tâches ne peuvent influer le résultat de la présidentielle du mois prochain, à laquelle le chef de l’État est candidat à un second mandat.
La présidence avait également voulu mettre un terme à la polémique, affirmant qu’Amina Zakari était sa « nièce par alliance ». « Dire qu’il y a des liens de sang entre le président et une commissaire électorale est un pur mensonge », a assuré Gerba Shehu, porte-parole de Buhari.
Le président Buhari, élu pour un premier mandat en 2015, enregistre un bilan très mitigé notamment en terme de sécurité et de relance de l’économie. Il affrontera un ancien vice-président, Atiku Abubakar, lors des élections générales prévues du 16 février.