Le ministre sud-africain de l’Intérieur, Malusi Gigaba, a démissionné de ses fonctions. Le ministre est accusé d’avoir menti sous serment. Il est au cœur d’un scandale à la sex-tape.
Malusi Gigaba est qualifié d’ex-étoile montante du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Il avait été mis en cause en octobre par la médiatrice nationale, Busisiwe Mkhwebane, qui avait recommandé au chef de l’État de prendre des sanctions contre le ministre, « pour avoir menti sous serment devant un tribunal ». Elle faisait référence au témoignage que Malusi Gigaba avait donné lors d’un procès en 2017 impliquant la puissante famille Oppenheimer.
Malusi Gigaba a précisé mardi soir avoir décidé de démissionner après « une longue période d’attaques répétées au vitriol contre (son) intégrité », dans un communiqué. « Je veux souligner que ma démission n’équivaut pas à un aveu de culpabilité », a-t-il précisé.
Le chef de l’État, Cyril Ramaphosa, a indiqué avoir reçu la lettre de démission de Malusi Gigaba et l’avoir acceptée, dans un communiqué. Dans ce courrier, le ministre de l’Intérieur, 47 ans, justifiait son départ au nom de « l’intérêt national et de celui du parti », et pour « soulager le président d’une pression inutile » et lui permettre de sauver le pays du « naufrage économique ».
Ancien responsable des jeunes de l’ANC, Malusi Gigaba, qui a été ministre des Finances de mars 2017 à février 2018, date à laquelle il a obtenu le portefeuille de l’Intérieur, avait reconnu fin octobre qu’il avait été en 2017 la cible de tentatives d’extorsion après le vol d’une vidéo à caractère sexuel le concernant à la suite du piratage de son téléphone.
La vidéo était disponible sur le site de partage de vidéos pornographiques en ligne PornHub. Il avait exclu début novembre de démissionner, assurant avoir signalé l’affaire aux forces de l’ordre et aux services de renseignement et soulignant qu’il avait “toujours refusé de considérer” de céder au chantage.
Selon les observateurs, Malusi Gigaba était un allié proche de l’ancien président Jacob Zuma, contraint à la démission à la suite de multiples scandales politico-financiers en février.