Les quatorze candidats à l’élection présidentielle gabonaise du 27 août se lancent ce samedi (13 août) dans une campagne officielle de moins de deux semaines pour dialoguer avec leurs concitoyens.
A l’évidence personne n’a attendu cette date pour battre campagne.
Depuis bientôt un an les opposants au président Ali Bongo ont multiplié les attaques tous azimuts contre lui sans pour autant s’accorder sur la seule et unique option qui aurait pu leur donner une chance sérieuse à savoir la candidature unique.
Ils n’ont même pas été capables d’organiser ce débat du fait des divisions irréductibles qui les minent. Ainsi donc ils semblent préférer le suicide politique plutôt que de favoriser l’élection éventuelle d’un candidat unique.
Dans ce contexte le président Ali Bongo a un boulevard devant lui car il lui suffit d’arriver en tête dans un scrutin à un tour. La prime au sortant, les réalisations concrètes et le contrat de confiance signé avec les gabonais suffisent comme atouts pour garantir sa réélection.
En ce qui concerne l’opposition, une lecture approfondie de la situation laisserait paraître des visées particulières de la part de chaque candidat autres que la conquête du pouvoir. D’aucuns ont des relations personnelles à consolider et/ou rassurer; il y a des engagements souscrits à respecter, ne serait-ce qu’en donnant le change en validant une candidature « sans illusion », il peut s’agir aussi de lancer des appels du pied au pouvoir en place etc.
En 2009 Casimir Oye Mba s’était désisté au dernier moment. Cette fois-ci il soutient mordicus qu’il ira jusqu’au bout. Avec quel crédit ? Quoiqu’il en soit la stratégie suicidaire de l’opposition cache des ambitions personnelles inavouables de la part de candidats qui sont parfaitement conscients de l’impasse électorale dans laquelle ils s’engagent. A défaut d’atteindre le graal présidentiel hors de portée, ils se positionnent pour des retrouvailles post-électorales toujours possibles. Les dérapages de campagne seront vite oubliés et le « plan Gabon émergent » pourrait rassembler toutes les bonnes volontés.
Pour l’heure, place à la surenchère verbale et aux promesses mirobolantes sans lendemain. Il faut que campagne électorale se passe. C’est un passage obligé et malgré les dérives qui lui sont inhérentes; elle est un signe éclatant de vitalité démocratique.
Il y a sept ans, pour sa première campagne présidentielle, Ali Bongo avait affiché une maestria séduisante. Sept ans plus tard l’homme a acquis une expérience solide et peut présenter un bilan qui l’est tout autant.