Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki a appelé mercredi les acteurs politiques camerounais à la « plus grande retenue ». Cette déclaration intervient après que Maurice Kamto, un des principaux candidats à la présidentielle de dimanche, eût revendiqué la victoire avant publication des résultats.
« Toute réclamation liée au processus électoral doit être traitée dans le cadre des mécanismes juridiques existants », a indiqué la Commission de l’UA dans un communiqué.
Lundi, Maurice Kamto, un des principaux candidats de l’opposition à l’élection présidentielle camerounaise de dimanche, avait revendiqué la victoire en déclarant: « J’ai reçu mission de tirer le penalty, je l’ai tiré et je l’ai marqué. J’ai reçu du peuple un mandat clair que j’entends défendre jusqu’au bout ». Il n’a cependant pas donné de chiffre ni de pourcentage, pas plus qu’il n’a indiqué sur quoi il basait ses affirmations.
Dans la foulée, les autorités ont indiqué que Maurice Kamto se plaçait « hors-la-loi » par de telles déclarations, le Conseil constitutionnel étant le seul organe habilité à proclamer les résultats au Cameroun, au plus tard 15 jours après le vote.
Ancien ministre délégué à la Justice (2004-2011) et avocat au barreau de Paris, Maurice Kamto, 64 ans, est président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Il avait reçu vendredi le soutien d’un autre candidat de poids, Akere Muna, également avocat, qui s’était retiré de la course en sa faveur et était présent lundi à la conférence de presse.
Maurice Kamto a dénoncé de « multiples cas de fraude orchestrée par le pouvoir » auquel il a néanmoins tendu la main : « Mes bras leur restent ouverts pour qu’on œuvre ensemble à la renaissance nationale ».
Vendredi soir, Paul Atanga-Nji, ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), avait affirmé que « toute forme de remise en cause du verdict des urnes en dehors des voies légales ne serait pas tolérée ».
Légalement, le Conseil constitutionnel, composé de proches du président Biya, est le seul habilité à proclamer des résultats, au plus tard deux semaines après le scrutin.