Recalé par la justice congolaise qui a rejeté sa candidature à la présidentielle, Jean-Pierre Bemba a reçu le coup de grâce de la part de la CPI qui l’a condamné à un an de prison ferme et 300 000 euros d’amende pour « subornation de témoins » ce lundi.
Ses avocats qui plaidaient la relaxe pure et simple sont K.O debout, ses partisans choqués et lui-même abattu.
Le régime Kabila qui menaçait de quitter la CPI en cas de verdict favorable à Bemba peut crier victoire car le rejet de la candidature du leader du MLC était fondé sur le fait qu’il avait été condamné par la CPI. Ce qui était vrai mais il restait l’appel.
Aujourd’hui, les carottes semblent bien cuites pour Bemba qui peut encore faire des recours mais le cœur ne doit plus y être. Le retour de Bemba qui paraissait orchestré pour le propulser au sommet, tourne ainsi au fiasco.
La machine s’est grippée quelque part et ses soutiens ont certainement fait machine arrière. Peut-être la peur d’une vendetta ? Oublier 10 ans derrière les barreaux pour rien ; ce n’est pas évident. N’est pas Mandela qui veut !
Toutefois, même s’il n’arrive pas à être candidat, Bemba peut jouer les faiseurs de roi et peser d’un poids décisif au sein de l’opposition. Lui qui préconisait une candidature unique de l’opposition, a une occasion exceptionnelle de passer aux actes.
Il pourrait demander à être amnistié en cas de victoire de l’opposition, ce qui relancerait sa carrière politique. Qu’une telle promesse soit suivie d’effet n’est jamais garanti. Bemba a-t-il le choix ?
Il pourrait favoriser un candidat issu de sa formation mais la date de dépôt des candidatures est dépassée. Seul lui reste le soutien à un autre candidat de l’opposition, comme Thisekedi, par exemple, si sa base l’accepte.
Il peut aussi engager l’épreuve de force et susciter la violence dans le pays. Cela lui a déjà coûté cher et la CPI ne lui fera aucun cadeau. Elle qui s’acharne sur lui comme sur les Africains en particulier. Elle vient de priver d’élection un homme qu’elle avait retenu 10 ans en prison…pour rien.