Fin d’exil pour Berhanu Nega et Andargachew Tsige, deux grandes figures de la lutte armée contre le gouvernement d’Addis-Abeba. Les deux opposants ont regagné leur pays dimanche, après 11 ans d’exil.
Berhanu Nega et Andargachew Tsige ont répondu à l’appel de paix lancé par le Premier ministre Abiy Ahmed qui, à la tête du gouvernement éthiopien depuis avril dernier multiplie les gestes d’apaisement dans son pays.
Birhanu Nega, 60 ans, chef de l’ancien mouvement armé Ginbot 7, est rentré au pays avec de nombreux partisans, après le retrait de son groupe de la liste des organisations “terroristes” en juillet par le Premier ministre réformiste, Abiy Ahmed. Auparavant, Ginbot 7 avait annoncé dès juin qu’il cessait ses attaques armées dans le pays, en signe de satisfaction après les réformes engagées par Abiy Ahmed, nouvellement en poste.
Lors d’un point presse tenu à l’aéroport, Birhanu Nega a déclaré que le mouvement « Patriotic Ginbot », qu’il dirige, a décidé de déposer les armes et de mener pacifiquement un combat politique.
« La discussion est cruciale pour créer une véritable démocratie dans le pays », a-t-il dit, ajoutant que son mouvement va s’efforcer d’apporter sa contribution au processus de démocratisation entamé par le Premier ministre.
Pour rappel, Birhanu Nega a été élu maire d’Addis-Abeba au cours d’une élection mouvementée en mai 2005. Mais il avait été emprisonné avant d’entrer en fonctions, accusé par les autorités d’avoir dirigé une insurrection civile qui voulait renverser le parti au pouvoir (EPRDF).
Formé dans la foulée de ces élections de 2005, Ginbot 7 a revendiqué ensuite plusieurs attaques meurtrières en Éthiopie. Les gouvernements successifs ont souvent utilisé l’argument de la proximité avec ce groupe pour emprisonner des opposants. Les combattants de Ginbot 7 s’abritaient en Érythrée, avec lequel Abiy Ahmed s’est récemment réconcilié.