Le secteur de l’éducation au Gabon est « sinistré ». Le qualificatif est celui du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui vient d’annoncer vouloir « révolutionner » le système éducatif, dans un discours prononcé à la télévision d’État à l’occasion de la fête de l’indépendance.
Les résultats du baccalauréat, la grève des enseignants et le système boursier, sont entre autres les principaux points noires relevés par le président lors de son discours.
« Les résultats 2018 du baccalauréat sont à peine moins catastrophiques que ceux de 2017! (…) Il faut révolutionner le système. Il en va de l’avenir de nos enfants », a-t-il déclaré dans un discours obtenu vendredi par l’AFP. Selon cette dernière, le secteur de l’éducation est au Gabon miné par des faibles moyens financiers qui conduisent à des mauvaises conditions de travail, des classes surchargées, des programmes scolaires inachevés et des enseignants qui accumulent les arriérés de salaire.
En 2016-2017, le pays a connu une quasi-année blanche scolaire, suite à une longue grève des enseignants. Pour Ali Bongo, « la priorité n’est pas aux revendications salariales dans l’éducation mais à l’avenir de nos enfants ».
Le président gabonais a ainsi annoncé dans son discours une réforme des conditions d’obtention de bourses qui ont, selon lui, jusqu’ici eu « des résultats plus que médiocres ».
Au pouvoir au Gabon depuis 2009 après avoir succédé à son père, Ali Bongo multiplie depuis six mois les annonces de réformes. En juin, Libreville a ainsi annoncé des mesures d’austérité visant les fonctionnaires civils, déclenchant l’ire des syndicats.
Le Gabon, en proie à de graves difficultés économiques, est bénéficiaire d’un prêt du Fonds monétaire international (FMI) sur trois ans de 642 millions de dollars au titre de son mécanisme élargi de crédits.
Début août, le FMI a versé une nouvelle tranche de ce prêt, en notant des « dérapages budgétaires » fin 2017 et début 2018 qui ont handicapé la trésorerie étatique ainsi qu’une performance « mitigée ».