L’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan (1996/2006) vient de nous quitter à l’âge de 80 ans.
C’est une grande perte pour l’Afrique et le monde entier qu’il a servi à la tête de l’ONU pendant une décennie de turbulences, marquée par des violences et conflits majeurs comme l’attaque terroriste contre New-York et l’invasion de l’Irak.
Pendant ces moments de haute tension internationale, Annan n’a certes pu rien faire pour arrêter le déchaînement des forces de mort mais a eu un comportement digne et responsable en tant que chef de la diplomatie mondiale : il s’est opposé à l’invasion de l’Irak et a condamné vigoureusement les actes terroristes menés par Al Qaida.
Son action à la tête de l’institution onusienne lui a, d’ailleurs valu de partager le Prix Nobel de la Paix avec l’ONU en 2001. L’homme est un diplomate chevronné qui a excellé à l’ONU avant d’y conquérir le poste suprême après l’éviction de Boutros Ghali par les USA.
Non seulement il a parachevé l’œuvre avortée de Ghali mais il a été réélu pour un second mandat. Il restera comme un digne fils d’Afrique qui a fait respecter l’expertise et la rigueur des cadres du continent. Il a toujours eu un comportement de gentleman, le modèle même du diplomate accompli.
Après ses deux mandats, il a continué à servir la cause de la paix dans le monde avec détermination, discrétion et efficacité. Il a su résister à la tentation de s’engager en politique chez lui au Ghana. Sa popularité aurait pu l’y pousser et aussi les appels du pied de certains. Il a bien fait de ne pas avoir fait le saut qui aurait, peut-être terni, son héritage politique.
Annan a prouvé, par les actes, que l’Afrique a les hommes et les femmes capables de servir le monde entier, aux plus hautes responsabilités internationales avec hauteur, compétence et distinction.
D’autres figures comme les sénégalais Ahmadou Makhtar Mbow, à l’UNESCO et Jacques Diouf à la FAO ont aussi écrit de très belles pages au service de la communauté internationale à la tête d’institutions prestigieuses, chacun, pendant plus d’une décennie.
Annan est un pionnier dont l’action doit rester une référence pour les nouvelles générations africaines, notamment. Il avait déjà été immortalisé par le Prix Nobel de la paix. Il doit continuer de l’être dans les écoles et les universités d’Afrique et du monde entier. Car la cause de la paix est plus actuelle que jamais !