Les années 2018 à 2022 devraient être encore plus chaudes que ne le présageaient les modèles climatiques. Une étude du Laboratoire d’océanographie physique et spatiale (CNRS/Ifremer) vient de rendre publique de nouvelles données.
Une équipe de scientifiques a en effet inventé un nouveau système de prévisions baptisé ProCast (Probabilistic forecast), basé sur une méthode statistique et des modèles climatiques existants.
Pour 2018-2022, cet algorithme prédit « une période plus chaude que la normale » qui va « temporairement renforcer » le réchauffement, selon l’étude publiée dans Nature Communications, qui souligne que le réchauffement climatique « n’est pas un processus lisse et monotone ».
Les trois dernières années ont déjà été les plus chaudes jamais enregistrées. Et malgré les engagements des États signataires de l’accord de Paris de 2015 à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, la planète se dirige vers un monde à +3°C par rapport à l’ère préindustrielle, avec son lot annoncé de sécheresses, ouragans ou territoires submergés par les eaux.
Situation propice aux ouragans
Pour 2018-2022, l’impact lié à la variabilité naturelle du climat sera “équivalent au réchauffement climatique anthropique”, ce qui aboutira ainsi à une hausse de température moyenne deux fois plus élevée qu’avec le seul réchauffement provoqué par l’homme, a précisé à l’AFP l’auteur principal Florian Sévellec.
Selon l’étude, les risques d’épisodes de températures anormalement élevées de la surface de la mer seront également plus importants, situation propice aux ouragans.
Le nouveau système ne prévoit pour l’instant que la température moyenne annuelle de la planète, mais les chercheurs espèrent pouvoir développer des prévisions régionales et aussi des tendances de précipitations ou de sécheresse, pour répondre à une « demande sociétale toujours croissante de prévisions précises et fiables d’une année sur l’autre ».