Le chef de l’État nigérian Muhammadu Buhari a été élu président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’issue du 53ème sommet ordinaire de l’organisation régionale tenu mardi à Lomé.
Passage de témoin à la CEDEAO
À l’issue de la 53e session ordinaire des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est tenue mardi dernier à Lomé au Togo, le président nigérian a été désigné par ses pairs pour présider, pour un an, aux destinées de l’organisation.
Muhammadu Buhari prend ainsi le relais du président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, qui a passé près de quatorze mois à la tête de l’organisation d’intégration régionale.
Le président nigérian a pourtant tenté de rejeter l’offre de ses pairs mais devant leur insistance, il a fini par céder et accepter la lourde mission qui lui incombe désormais, lui qui va devoir consacrer les prochains mois à sa réélection pour un second mandat à la tête de la première économie de la région et au-delà de l’Afrique.
« Vous avez décidé de considérer mon refus comme une fin de recevoir, alors je me résous à accéder favorablement à votre requête », a souligné Buhari, tout ému et promettant de consacrer toute son énergie à promouvoir la stabilité, la paix, la sécurité alimentaire et le processus d’intégration en cours au sein de la communauté.
Des défis, il y en a à foison et le nouveau président en exercice de la CEDEAO a eu toute l’occasion de s’en imprégner au cours de cette session qui a enregistré la présence de 12 des 15 chefs d’États que compte l’organisation. Seuls en effet, les présidents béninois, Patrice Talon, malien, Ibrahim Boubacar Kéïta, et libérien, George Manneh Weah, n’ont pas fait le déplacement pour des raisons d’ordre interne.
Au menu des travaux de la session, les Chefs d’État se sont penchés sur d’importants sujets notamment le processus de la création de la monnaie unique, la libre circulation des personnes et des biens, les accords de partenariat économique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne (APE), la réforme institutionnelle de la CEDEAO, les défis sécuritaires dans l’espace communautaire ainsi que la situation politique et sécuritaire au Togo, en Guinée Bissau et au Mali.
Sur les sujets à l’ordre du jour, la conférence des chefs d’État de la CEDEAO a pris d’importantes décisions. C’est le cas avec le processus de la création de la monnaie unique à l’horizon 2020, un processus chapeauté par le président nigérien Mahamadou Issoufou.
Après la présentation de l’état d’avancement, la conférence a exhorté les États membres à poursuivre la mise en œuvre de politiques économiques vertueuses afin de respecter les critères de convergence relatifs à la création de la monnaie unique de la CEDEAO.
C’est aussi un appel à l’accélération du processus qu’ont appelé les chefs d’État, s’agissant de la libre circulation des personnes et des biens. À ce sujet, la Commission, organe exécutif de l’institution et dirigée par l’Ivoirien Jean-Claude Brou, a été invitée à prendre les initiatives visant à réduire les entraves aux déplacements des citoyens ouest-africains, et d’en faire rapport aux autorités politiques des États membres concernés.
L’épineux dossier des négociations sur les nouveaux Accords de partenariat économique avec l’Union européenne (APE) a été aussi au centre du rendez-vous de Lomé. La conférence a noté que la non signature de l’APE régional par l’ensemble des États membres et la mise en œuvre des APE intérimaires posent des défis importants au processus d’intégration régionale. Pour ce faire, elle a lancé un appel aux partenaires européens visant à plus de flexibilité sur la question des APE, notamment sur le calendrier de la mise en œuvre des APE intérimaires.