Isabel, fille de l’ex-président angolais, Dos Santos joue la victime en protestant contre l’annulation du contrat octroyé en 2017 à sa société « Atlantic ventures » pour la construction d’un port en eaux profondes dans le Nord-ouest du pays.
C’est son président de père qui avait favorisé ce deal qui pue le népotisme à mille lieues car, non seulement il n’y a pas eu appel d’offres, mais la société de la « princesse » n’a aucune expérience dans le domaine de la construction d’infrastructures portuaires.
Plus grave encore, une garantie d’État de 1,5 milliard de dollars était donnée par l’Angola pour ce projet. On comprend, au vu des sommes astronomiques en jeu, pourquoi Isabel Dos Santos n’a pu se retenir. Même si elle pèse entre 3 et 4 milliards de dollars (de fortune personnelle).
Pourtant elle avait tout intérêt à encaisser le coup et à se calmer parce que sa sortie va braquer les projecteurs sur elle et rappeler aux angolais les pillages qu’elle a fait pendant tout le règne de son père, soit 36 ans. Sans doute pense-t-elle toujours pouvoir peser sur le gouvernant angolais pour continuer à pressuriser l’État. À tort !
Joaô Lourenço, le successeur de Dos Santos ne se laisse pas faire : il avait déjà limogé Isabel de la SONANGOL (la société d’État en charge du pétrole) et son frère du fonds souverain angolais, avant de le faire inculper pour corruption.
Le nouvel homme fort du pays n’a pas le choix car les Dos Santos ont abusé de leur pouvoir pour s’enrichir de manière éhontée, tout en prônant une idéologie marxiste aux antipodes de leurs pratiques prédatrices quotidiennes.
En ce moment ils doivent regretter de n’avoir pas essayé d’imposer une dynastie communiste en Angola comme les Kim l’ont réussi en Corée du Nord. Mais la cupidité d’Isabel risque de la perdre car elle semble en vouloir toujours plus. Elle a toujours vécu en enfant gâté jusqu’à devenir milliardaire en dollars et l’un des plus importants investisseurs au Portugal, l’ancien pays colonisateur de l’Angola.
Soit dit en passant, elle y fait l’objet de procédures judiciaires.
En tapant sur la table et en menaçant d’engager des poursuites contre l’État angolais, elle pourrait recevoir, en boomerang, l’ire des autorités. Il y a certainement des dossiers dans les tiroirs en ce qui concerne, notamment la SONANGOL.
Et puis cela peut payer politiquement de cibler, en retour, une héritière boulimique, pur produit du népotisme tropical africain. Isabel Dos Santos a perdu une bonne occasion de se taire.