La production de maïs connaîtra une chute vertigineuse de 2,39 millions de tonnes en Zambie, soit une baisse de 34% pour la campagne agricole 2017/2018. Passant de 3,61 millions de tonnes à 2,39 millions de tonnes. Telle est la prévision inquiétante du gouvernement zambien dans une étude rapportée par Reuters.
« Les périodes de sécheresse ont affecté négativement la production de certaines cultures dans le pays. En outre, nous avons eu des rapports de chenilles légionnaires et de chenilles pyrales attaquant les champs de maïs », a déclaré la même source dans un communiqué transmis à la presse locale.
Pour l’heure, cette chute de la production n’inquiète nullement d’un point de vue national, puisque les Zambiens consomment en moyenne 1,6 million de tonnes de maïs par an.
Le bât blesse plutôt au niveau du commerce à l’export, puisque la Zambie approvisionne de nombreux pays de la sous-région d’Afrique australe, dont le Zimbabwe, le Lesotho, la Namibie, le Botswana ou encore le Swaziland. Après avoir garanti sa sécurité alimentaire, il ne lui restera que 1,3 million de tonnes à expédier.
En temps normal, la situation ne devrait pas tant que cela poser de problème. Mais la récente suspension des exportations avait sérieusement fragilisé les professionnels.
Dans le cadre d’un plan de constitution de réserves stratégiques en raison de la hausse des prix et de la demande régionale, la Zambie, à l’automne 2016, a interdit les exportations de maïs. Mais au terme de la saison, en mai 2017, le pays était le seul de la sous-région à disposer d’une production excédentaire.
Lusaka se retrouve alors dans l’obligation de lever l’interdiction afin d’éviter de lourdes pertes. Des pertes qui étaient d’ailleurs déjà assez importantes, puisque l’embargo sur les exportations de maïs aurait occasionné jusqu’à 270,5 millions de dollars de pertes pour le pays, selon les données publiées en février dernier par l’Indaba Agriculture Policy Research Institute, le premier institut zambien de recherche et de vulgarisation en politique agricole.
En Zambie, l’agriculture représente environ 20% du PIB. Le maïs y occupe une place de choix, le plat principalement consommé dans le pays étant à base de maïs avec 1,3 million d’hectares de surface cultivée en 2016, selon un document de l’Indaba Agricultural Policy Research Institute.
Décidée à développer cette filière, la Zambie est l’un des douze pays d’Afrique subsaharienne ayant adhéré au programme Stress Tolerant Maize for Africa lancé en 2016 et financé par la fondation Bill et Melinda Gates, et l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Avec ce programme, ce pays d’Afrique australe s’attend à une hausse de sa production de l’ordre de 30% à plus de 4 millions de tonnes d’ici à 2025.
Cependant, dans un contexte de changement climatique où la sécheresse sape régulièrement les performances agricoles et de menace quasi-constante de la chenille légionnaire sur les cultures, l’atteinte de ces objectifs reste tributaire des efforts et stratégies mises en place par les autorités zambiennes.