La demande d’or a connu son plus mauvais premier trimestre depuis 2008 alors que les investisseurs financiers tout comme les acheteurs de bijouterie ont montré un appétit limité, d’après le Conseil mondial de l’or.
La demande mondiale s’est établie au premier trimestre 2018 à 973,5 tonnes, en baisse de 7% par rapport au premier trimestre 2017, a annoncé le Conseil mondial de l’or (CMO) dans un rapport publié jeudi 3 mai à Londres.
« L’intérêt des investisseurs ne brille pas, et ce à travers les marchés », a commenté John Mulligan, un des responsables du CMO, interrogé par l’AFP.
Ces dernières années, les trimestres de demande réduite s’expliquaient tour à tour par un intérêt modéré des investisseurs financiers, représenté par les ETF (fonds d’investissements adossés à des stocks physiques d’or), ou par une faible demande de la part des acheteurs d’or physique. Mais lors des trois premiers mois de 2018, ces deux facteurs se sont combinés.
La demande d’ETF a représenté 32,4 tonnes au premier trimestre 2018, en hausse par rapport au dernier trimestre de 2017 mais en chute de 66% sur un an.
La demande d’ETF est particulièrement volatile car les fonds équilibrent leurs portefeuilles d’actifs d’un simple clic au gré des prévisions de politique des grandes banques centrales ou du risque géopolitique.
« Les indicateurs de la santé économique américaine divergent, et cela explique le manque de dynamisme du prix de l’or » a estimé M. Mulligan.
Si les données sur l’économie des États-Unis laissent attendre un resserrement des taux de la Réserve fédérale américaine, la politique imprévisible du président Donald Trump laisse les investisseurs prudents.
Ces incertitudes expliquent un trimestre plutôt calme pour le métal jaune, dont le cours a gagné 2,51% lors du trimestre pour finir à 1.341,24 dollars l’once fin mars.