La libération de 104 collégiennes sur 110 kidnappées dans la localité de Dapchi au Nord-est du Nigeria est certes un heureux événement. Mais il pousse à s’interroger sur les capacités réelles des autorités du pays à combattre les terroristes de Boko Haram.
Cette fois le kidnapping n’a pas beaucoup duré. Il n’en reste pas moins traumatisant pour des jeunes filles marquées à vie par une expérience terrifiante qui n’aurait jamais dû leur arriver. Il s’y ajoute que le père de l’une d’elle a affirmé que sa fille lui a dit que « 4 jeunes filles sont décédées ».
Le certain est qu’il y a des filles qui manquent à l’appel et c’est Boko Haram qui a décidé de libérer celles qui ont été retrouvées.
Le ministre de l’information et de la culture Alhaji Lai Mohammed a essayé de justifier l’incapacité du gouvernement de libérer les otages en mettant en exergue « les risques avec l’utilisation de la violence ».
Ce discours est aux antipodes de ceux prononcés à l’époque par le candidat Buhari qui promettait d’écraser les terroristes de Boko Haram. Force est de reconnaître, que dans un premier temps l’armée avait presque mis hors d’état de nuire les terroristes.
Ensuite elle s’est enlisée et les terroristes se sont réorganisés, en jouant la carte des « migrations frontalières » entre le Cameroun, le Tchad, le Nigeria et le Niger.
La longue absence de Buhari pour raisons médicales et les difficultés financières du Tchad, entre autres raisons, ont favorisé la réorganisation des terroristes qui ont aussi reçu de l’aide extérieure.
Aujourd’hui Boko Haram est plus présent et plus déterminé que jamais à poursuivre ses actions criminelles. Et ce qui vient de se passer à Dapchi est inquiétant. Il ne semble plus question pour Abuja d’intensifier la lutte contre Boko Haram : mais de privilégier la négociation.
Ce choix est désastreux car il ne tient pas compte de l’objectif des terroristes qui est de semer violence et haine pour imposer une idéologie barbare. Ces gens là font des crimes contre l’humanité. Ce sont des monstres. Ils doivent être combattus et réduits.