
La bataille juridique pour l’annulation des arrêtés du ministre de la Communication, qui avaient imposé des critères (basés sur le code de la presse) aux médias « reconnus » ou « pas », a tourné en faveur du Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse (CEDPS), qui avait saisi la Cour suprême pour leur annulation.
En effet, la chambre administrative de cette haute juridiction a tranché en annulant les arrêtés du ministre Aliou Sall.
Le CEDPS, qui dénonçait un « abus de pouvoir », a vu juste, car il n’appartient pas au ministre de la Communication de juger de la légalité des organes de presse et de leur droit à exister.
Si ce coup de force avait prospéré, la liberté de la presse, essentielle dans tout État démocratique, aurait été hypothéquée.
Le ministre Aliou Sall a tenté un coup de poker et a échoué.
Mais il a fait beaucoup de mal à la presse, qui, pendant cette longue bataille juridique, a été obligée de faire face à une situation économique très difficile, marquée par une hostilité manifeste de la part du nouveau régime, qui a sevré beaucoup de médias de contrats publicitaires provenant des sociétés d’État.
Ce qui a fait basculer beaucoup de groupes de presse dans une précarité intenable.
Beaucoup de licenciements et des démissions de journalistes ont été constatés.
Le secteur de la presse, qui était particulièrement dynamique et qui a joué un rôle important dans le boom économique de ces dernières années, est actuellement sinistré.
L’État a intérêt à le soutenir pour sauver des emplois et renforcer la liberté de la presse dans le pays.
Le nouveau régime doit beaucoup à l’action de la presse privée et libre, qui a pu travailler avec rigueur pendant les deux mandats de Macky Sall.
Les opposants ont pu librement s’exprimer et même outrepasser les limites qu’imposent le respect de la vérité et de la décence.
Il est loisible à tout un chacun de réécouter les déclarations de Sonko et/ou de lire ses communiqués.
La Cour suprême a donc rétabli le droit, tout simplement.
Même si le mal, déjà fait, sera très difficile à « réparer », car des carrières ont été brisées, des entreprises foudroyées et des travailleurs réduits au chômage.














