Cinq des huit candidats à la présidentielle du 20 mars qui étaient en lice contre Sassou Nguesso ont appelé à contester la victoire annoncée du président sortant. Ils préconisent une opération ville morte à partir de demain (mardi) pour dénoncer pacifiquement la forfaiture de Denis Sassou Nguesso qui selon eux a « perdu la présidentielle malgré la fraude massive et grossièrement organisée dans un climat délétère ».

Election sous blackout et résistances farouches

C’est le moins que l’on puisse dire concernant un scrutin qui s’est déroulé dans un blackout total des télécommunications. Du jamais vu !

Sans oublier les intimidations et les harcèlements exercés contre les opposants et leurs partisans. Et malgré tout cela, le clan Sassou s’est heurté à une resistance farouche des opposants qui ne baissent pas les bras, même s’ils prennent soin d’éviter l’épreuve de force.
Les cinq en première ligne sont Brice Parfait Kolélas – arrivé second avec 15 % -, le général Jean-Marie Michel Mokoko – classé troisième avec un peu moins de 13 % – et les candidats Claudine Munari, André Okombi Salissa et Pascal Tsaty Mabiala.

Il y a comme une nouvelle prise de conscience des opposants, plus déterminés que jamais mais prudents et soucieux de ne pas déclencher la répression violente d’un pouvoir acculé.

Vers une campagne internationale ?

L’évident est que dans sa fuite en avant, l’homme fort de Brazzaville ne va pas reculer. Pour lui et son clan il s’agit d’une question de survie. Hors du pouvoir, point de salut. D’où un seul choix possible : tenir les manettes de l’Etat quoiqu’il en coûte.

Mais l’étau pourrait se resserrer si le parti socialiste français qui conteste aussi la réelection du dictateur congolais agit de manière conséquente et porte le combat sur le plan international.
L’objectif serait de déligitimer Sassou Nguesso sur la scène internationale par une campagne de communication politique d’envergure. Le PS français le voudrait-il ? En –a-t-il les moyens ?
Quelle serait la réaction de François Hollande qui avait béni la modification constitutionnelle opérée par le président congolais et qui lui a permis de se représenter à la présidentielle ?

En tout état de cause, le changement sera d’abord le fruit de l’action des Congolais eux-mêmes.

 

 

Image : Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville.